Le Parquet et les parties civiles ont entamé une nouvelle bataille avec le juge Mamadou Yakham Keïta. Il lui exigé de rendre l'acte de jugement après le verdict dans l'affaire du procès en diffamation intenté par le ministre Mame Mbaye Niang contre Ousmane Sonko
Le parquet et la partie civile mettent la pression sur le juge Mamadou Yakham Keita pour obtenir l'acte de jugement
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D'après LE QUOTIDIEN, le Parquet, pour sa part, n’a pas apprécié que les deux années de condamnation qu’il visait contre le prévenu, aient été réduites à 2 mois avec sursis. La chose la plus certaine à ce jour, c’est le malaise que le verdict du juge Mamadou Yakham Keïta a fini d’installer au sein de la magistrature.
Le journal en veut pour preuve le fait que c’est le président Moustapha Fall qui insisterait auprès du juge Keïta, pour faire en sorte que ce dernier mette dès aujourd’hui lundi, l’acte de jugement à la disposition des parties, afin qu’elles puissent interjeter appel.
Il semble en effet que le jugement de Salomon du magistrat Yakham Keïta n’a pas fait beaucoup d’heureux, surtout du côté des plaignants. Ces récriminations, qui ne sont pas encore formulées à haute et intelligible voix, créent néanmoins une certaine tension au Temple de Thémis, car même le président de juridiction, Moustapha Fall, se trouve mis en cause.
Ses pairs se demandent pourquoi, une fois noté le désistement du juge Pape Mohamed Diop, lui Moustapha Fall n’est pas monté au créneau pour présider la session, comme c’est habituellement le cas dans des affaires similaires aussi controversées.
Il se dit que Mamadou Yakham Keïta aurait fait le siège du juge Fall pour obtenir de présider cette audience à la place de son collègue, en excipant qu’il voulait « préserver l’honneur et la crédibilité de la magistrature » mis à mal par Ousmane Sonko et ses avocats. Ceux qui s’attendaient à une peine sévère à l’encontre de l’accusé sont restés sur leur faim, et se sont posé des questions.
Parmi les plus récurrentes, il y a le besoin que le juge Keïta a senti de rendre son verdict séance tenante, sans quasiment faire mine de consulter ses assesseurs. Un juriste consulté par LE QUOTIDIEN a indiqué que «dans toutes les écoles de Droit, quand il y a des questions controversées, qui opposent plusieurs avocats, on déconseille de juger sur le séant. Il est recommandé de mettre le jugement en délibéré.
Le jugement sur le séant ne peut se comprendre que lorsqu’il y a lieu de statuer sur la liberté provisoire ; et cela est fait dans le but de ne pas retarder plus que de besoin la mise en liberté d’un prévenu». Alors, pourquoi avoir voulu traiter ce dossier de diffamation comme une affaire de flagrant délit ?, s’interrogent ceux qui contestent le verdict du magistrat Yakham Keïta.