Un supposé décès d'une femme en couches secoue le centre de santé Mamadou Diop

Un nouveau présumé scandale médical éclabousse le centre de santé Mamadou Diop où une dame aurait perdu la vie en couches

Centre de santé Mamadou Diop

Après les affaires Astou Sokhna décédée en couches à Louga, Mamy Doura Diallo morte avec son bébé lors d'un accouchement au bloc opératoire du centre de santé de Kédougou, le cas de la bachelière M. Mbodj décédée dans les mêmes circonstances à l'hôpital Matlaboul Fawzayni de Touba, un cas similaire éclabousse le centre de santé Mamadou Diop sis à Liberté 6 (Dakar).

La victime Mbacké Ndiaye serait décédée le 5 mars 2023 des suites d’un accouchement à l’hôpital Mamadou Diop sis à Liberté 6 extension, selon des sources de L'OBSERVATEUR.

La dame n’aura pas le temps d’entamer le travail d’accouchement. Un peu moins d’une heure après son admission en salle, au Centre de santé Mamadou Diop où elle a suivi toutes les étapes de sa grossesse, la dame Mbacké Ndiaye a rendu l’âme.

Selon les deux sages-femmes à son chevet interrogés par L'OBSERVATEUR, toutes leurs tentatives pour la réanimer sont restées vaines. Son bébé aussi n’a pu être sauvé.

L’annonce funèbre a été comme un coup de massue pour le mari. Encore que, rien ne prédestinait sa femme à une telle fin tragique.

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La grossesse n’était pas à risque, selon la conclusion de sa sage-femme qui la traitait. Les analyses et échographies durant tout le suivi de la grossesse n’ont révélé aucun antécédent de maladie.

Quelques minutes plus tôt, au bout du fil, la défunte l’avait rassuré. A part les contractions plus ou moins aigües, tout allait bien. Toutefois, à son arrivée à l’hôpital, Ibrahima Baldé n’aura pas le temps de se résigner à ce coup du destin.

La découverte de la dépouille a glacé son sang. Une blessure récente balafrait le front de sa dame d’où du sang ruisselait encore. La lèvre était aussi tuméfiée. Le foulard dont elle s’était couverte en venant à l’hôpital était complètement imbibé de sang. Qu’est-ce qui a causé ses blessures ?

Des questions jusqu’ici sans réponse. Du côté de l’hôpital, les sages-femmes supposent qu’elle a sûrement contracté les blessures avant de se rendre à leur structure. Mais pour son mari, cette probabilité est impossible. Ibrahima Baldé croit dur comme fer que la mort de sa femme n’est pas naturelle.

Les conditions de sa prise en charge auraient fait défaut. Depuis lors, un doute profond plane autour de la mort de Mbacké Ndiaye, 30 ans, ménagère et mère de 5 enfants. Le mari Ibrahima a déposé une plainte contre la structure sanitaire.

Le directeur de l’hôpital a saisi le commissariat de Dieuppeul dès les premières minutes qui ont suivi le décès. Pour l’instant, les hommes d’El Hadji Ali Sow ont mené une enquête minutieuse. Toutes les parties concernées ont été entendues. D’après nos sources, le dossier est clôturé et transmis devant le procureur.

Dans la formulation de sa plainte, Ibrahima Baldé a relaté devant les enquêteurs les dernières heures de sa femme. Selon son récit, une semaine avant son accouchement, les sages-femmes de l’hôpital Mamadou Diop avaient conclu que la défunte ne pouvait pas accoucher par voie normale.

Pour cause, le bébé était en position de siège. Elle a été ainsi programmée pour un accouchement par césarienne. Quelques jours après, précisément le 5 mars, alors qu’il était de tour chez sa première femme à Diamniadio, la défunte l’a appelé vers les coups de 20h pour lui dire qu’elle ressentait des douleurs abdominales.

«Elle était à la maison avec sa petite-soeur. Mais cette dernière était sortie pour faire des achats. Comme je lui avais remis 10 000 FCFA avant de partir, je lui ai dit d’attendre sa petite-sœur pour qu’elles y aillent ensemble. Mais, elle m’a dit que les douleurs n’étaient pas aussi aigües et qu’elle était en mesure de se rendre à l’hôpital Mamadou Diop sis non loin. Je n’ai pas insisté, d’autant plus qu’elle est à sa 5e grossesse et s’y connaît bien. J’ai averti sa tante et sa sœur qui l’ont rejointe sur place après », a expliqué Ibrahima Baldé.

Il était 21 heures lorsque sa femme a franchi la porte de l’hôpital. Il l’avait jointe au téléphone et cette dernière lui a signalé qu’elle n'avait pas encore vu le personnel. Selon toujours le récit de Baldé, il était en route et n’était pas rassuré par cette information. Raison pour laquelle, il a décidé de la rappeler quelques poignées de minutes après. Cette fois-ci, ce sera une des sages-femmes qui lui dira que sa femme est admise en salle d’accouchement, qu’elle ne pourra pas répondre au téléphone.

Après cette entrevue avec la blouse blanche, il était un peu rassuré. Seulement, quelques minutes après, alors qu’il était toujours en route, il reçoit un appel du numéro de sa femme.

« Cela m’a étonné mais quand j’ai décroché, c’est une des sages-femmes qui m’a répondu. Elle m’a dit que je devrais rappliquer dare-dare. Puisque je conduisais une moto, je lui ai dit de s’adresser à ses accompagnatrices qui font le pied de grue dehors. Mais elle m’a dit qu’elle ne pouvait s’adresser qu’à un homme. Cette phrase m’a mis dans un état second. J’ai insisté et elle m’a dit que ma femme et mon enfant n’ont pas survécu à l’épreuve de l’accouchement », raconte toujours le mari de la défunte.

La nouvelle bien que brutale, Ibrahima Baldé comptait se résigner à accepter le coup du destin. Mais à l’en croire lorsqu’il a vu la dépouille, il dégage toute idée de mort naturelle.

« J’ai vu le drap avec lequel ma femme a été couverte à mon arrivée à l’hôpital. Il était taché de sang au niveau du front. Les médecins ont voulu me faire croire que ma femme était venue avec ses blessures. Ce qui est faux. Car j’ai vu ma femme la veille », a-t-il déclaré aux enquêteurs. Aujourd’hui, un mois après, Ibrahima Baldé maintient encore cette thèse.

Joint au téléphone hier, il s’est confié à L’Observateur : « j’ai porté plainte contre le centre de santé Mamadou Diop pour non-assistance à une personne en danger et négligence. Je peux certifier que sa prise en charge n’a pas été faite à juste mesure. Elle a été négligée par manque de considération. » Tout ce que demande Ibrahima Baldé aujourd’hui, est que justice lui soit rendue.

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