Lutteur L'An 2000 : 'les promoteurs sont de faux types'

Le lutteur Fallou Ndiaye plus connu sous le sobriquet « L’An 2000 » ne cache pas sa désolation quant à l’état actuel de la lutte. Dans un entretien avec Les Echos, il a tancé sévèrement ses collègues, mais aussi les promoteurs qu’il qualifie de « faux types ».

Lutteur L'An 2000

La charge est lourde et elle porte les empreintes du lutteur Fallou Ndiaye alias « An 2000 ». Un sobriquer qu’il tient, puisqu’il a commencé la lutte en 2000. Né à Joal, il a commencé à lutter en 2000 dans les régions, mais aussi dans la capitale. « J’ai combattu avec de grands noms dans la lutte sans frappe (mbapatt) comme Pakala, Youssou Ndour, Paul Maurice, Laye Njomboor… En ce moment, ils étaient tous jeunes et ils parlaient comme si j’étais leur grand-frère. J’ai eu à terrasser presque l’ensemble des lutteurs que j’ai cités. Notre génération était composée de Gris Bordeaux ou Eumeu Sène qui ont bien réussi dans la lutte avec frappe », a-t-il révélé.

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Mais il peine à trouver un adversaire ? « Les années blanches successives ont un peu plombé ma carrière. Souvent, des lutteurs se montraient poltrons et n’osaient pas m’affronter », se désole l’AN 2000 auréolé de 17 combats, 14 victoires et 3 défaites.

Il explique ses saisons blanches : « en plus il y a des promoteurs qui ne savent pas organiser des combats de lutte, te proposant des adversaires qui te sont inférieurs. Raison pour laquelle beaucoup d’amateurs ont quitté le monde de la lutte. D’ailleurs, nous remarquons lors des combats que c’est plus les tribunes réservées aux supporters qui sont remplies. Tel n’est pas le cas de la tribune des amateurs. Ils sont nombreux les lutteurs qui peuvent m’affronter. Déjà il y a le lutteur Franc, Gris 2, Moussa Ndoye, Pointe ou Jackson. Le souci, c’est que c’est difficile de lutter avec moi. Je ne suis pas facile à terrasser. Je ne lutte pas pour de l’argent, mais plus par passion parce que ce que nous faisons, c’est de la culture et c’est de l’histoire. Ce qui m’intéresse le plus, c’est ma carrière dans le monde de la lutte. »

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Ses déboires, il l’impute également aux promoteurs : « Même les promoteurs doivent être des gens de valeur, mais pas des poltrons ou encore de faux types. » Il rembobine : « La lutte n’est plus ce qu’elle était, parce qu’il y a trop de politique maintenant. Il y a des lutteurs qui sont des politiciens et ils ont contribué à l’effondrement de la lutte. Alors que c’est un sport comme le football ou le basket ; tu peux certes avoir un candidat ou soutenir un politicien, mais que cela soit personnel. Depuis que certains lutteurs ont commencé à s’afficher avec certains politiciens, la lutte a complètement changé. »

La preuve, dit-il, « ceux qui soutenaient la lutte comme les sponsors n’investissent plus comme avant. Même le gouvernement a pris du recul par rapport à leurs engagements. En effet, si tu n’es pas avec le gouvernement ou si tu ne parraines pas les combats, tu n’auras pas de soutien. Ce qui est grave, c’est qu’aujourd’hui les promoteurs peuvent te payer un million, mais le cachet est composé de 500.000 francs en espèces et les 500.000 francs qui reste, c’est sous forme de tickets que le lutteur doit écouler auprès de ses supporters. »

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