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Un porte-parole d’un Dahira tué par un rapatrié de France pour 25000 FCFA de loyers impayés

Sapeur pompiers
Sapeur pompiers
Le drame a eu lieu à Keur Massar. Ibrahima Kâ, porte-parole du Dahira «Sope Serigne Mbaye Sy Abdou», a été tué pour un supposé montant de 25 000 Fcfa de loyers impayés par le fils de la propriétaire, rapatrié de la France.
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Une tragédie a frappé le quartier de Darou Misset, dans la commune de Keur-Massar-Nord, ce lundi 13 octobre. Ibrahima Kâ, porte-parole local du dahira «Sope Serigne Mbaye Sy Abdou» a été tué par Z. Touré, 34 ans. Le présumé meurtrier, rapatrié de France, n’a dû son salut qu’à l’intervention musclée des forces de l’ordre. D'après le récit de L'OBS, c’est vers 15 heures qu’une foule hostile se masse devant la villa des Touré, exigeant la tête de Z. Touré, retranché à l’intérieur, alors que les policiers viennent l’arrêter. «À mort ! Livrez-le-nous !», scandent les manifestants.

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L’objet de leur vindicte serait le fils de la propriétaire qui vient, selon les premières informations, d’ôter la vie à Ibrahima Kâ, un locataire. Pour dégager la voie et exfiltrer le suspect, les policiers du commissariat de Yeumbeul-Comico, dirigés par le commissaire Ousmane Diop, ont recours à des grenades lacrymogènes. Sous une pluie de projectiles, ils réussissent finalement à évacuer Z. Touré, visiblement paniqué, mais soulagé d’échapper au lynchage. Dans le quartier, la colère ne retombe pas pour autant, il faut l’intervention des notables pour dissuader les jeunes de mettre à sac la maison des Touré, théâtre du meurtre dont les circonstances restent encore à éclaircir. 

Des loyers impayés, à l'origine du meurtre

D’après les premiers témoignages recueillis sur place par L'OBS, la maison, appartenant à la mère de Z. Touré – établie en France –, était gérée par une agence immobilière. La cohabitation avec les locataires, dont Ibrahima Kâ, se passe bien dans un premier temps, avant que Z. Touré, à court d’argent, décide de s’immiscer dans la gestion de la maison. Il apprend alors que la victime traînait, selon les témoignages, des arriérés de loyer depuis le mois de juillet. Z. Touré décide alors de harceler Ibrahima pour recouvrer la créance. 

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Les choses s’accélèrent lundi lorsqu’il décide de forcer le locataire à vider les lieux. Il s’attaque aux bagages de ce dernier et tente de les sortir de force de la chambre. Il en jette quelques-uns avant qu’éclate l’altercation. Elle sera suivie d’une violente bagarre, en début d’après-midi, au cours de laquelle Z. Touré s’empare d’un couteau et en porte un coup à Ibrahima Kâ. Atteint au cou, ce dernier pousse alors un énorme cri qui alerte le voisinage et les autres occupants de la maison. Lorsque les secours arrivent, la victime baigne déjà dans une mare de sang, à l’article de la mort. Ibrahima Kâ, marié et père de trois enfants, succombe quelques minutes plus tard, peu avant l’arrivée des sapeurs-pompiers. 

Le présumé meurtrier a un passé de délinquant en France

Conscient de la gravité de son acte et surtout de la colère des riverains, Z. Touré se barricade dans une chambre à l’étage. Les policiers de Yeumbeul-Comico, alertés, devront défoncer la porte pour l’arrêter. Dans la foule, une dame présentée comme la petite-amie du suspect, est aussi arrêtée. Mais l’exfiltration se heurte à la fureur populaire. De l’économie des témoignages, la quiétude de la maison a basculé depuis l’arrivée de Z. Touré. Fils de la propriétaire, il était établi en France avec sa famille, avant que des présumés démêlés judiciaires ne le forcent à se mettre au frais au Sénégal.

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Le trentenaire aurait d’ailleurs séjourné en prison après une agression. «Il a purgé sa peine et à sa sortie, sa famille l’a obligé à revenir au Sénégal, le temps de s’assagir et de mettre de l’ordre dans sa vie», soufflent les rumeurs à Keur Massar. Quant à sa victime, Ibrahima Kâ, il est crédité d’une bonne assise spirituelle dans la commune. En plus d’avoir mis sur pied, ces dernières semaines, plusieurs cellules de Dahira, il s’était surtout investi, pendant ces trois derniers jours, dans la consolidation de la foi. «Il aidait ses condisciples dans la voie de la Tidiania», souffle un de ses amis. Sa disparition brutale a plongé la communauté tidiane dans le deuil.

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