Faux médecins à Abass Ndao : une nouvelle grosse révélation

Les sérieux préjudices causés aux patients

Trois individus soupçonnés de se faire passer pour des praticiens ont été arrêtés à l’hôpital Abass Ndao, le 22 septembre 2025, par la Brigade de recherches de Keur Massar. A. Diop, Y. Ndiaye et B. Coly sont poursuivis pour usurpation de fonction et d’identité de médecin, exercice illégal de la médecine et mise en danger de la vie d’autrui. Pendant plusieurs années, ils auraient pratiqué des actes médicaux sans qualification, causant de sérieux préjudices à des patients, indique L'OBS.

À l’origine des faits, le 22 septembre 2025, la Brigade de recherches de la Compagnie de gendarmerie de Keur Massar a mis fin aux agissements de trois individus soupçonnés de se faire passer pour des praticiens. Les mis en cause sont identifiés sous les noms de A. Diop (49 ans), assistant infirmier autoproclamé domicilié à Keur Massar, Y. Ndiaye (48 ans), se présentant comme assistant infirmier de bloc et résidant à Thiaroye, et B. Coly (47 ans), prétendant exercer comme assistant opérateur de bloc, domicilié à Pikine.

Les faux médecins auraient infiltré certaines cliniques de Dakar

Selon des sources médicales de L'OBS, ils auraient infiltré certaines cliniques de Dakar, intervenant sans agrément légal ni formation appropriée. Loin de se limiter à des fonctions d’assistance, ils pratiquaient eux-mêmes des actes chirurgicaux, notamment des circoncisions, provoquant chez plusieurs patients de graves complications médicales. Parmi les faits reprochés, celui de A. Diop illustre la gravité de la situation. Il est accusé d’avoir reçu 400 000 FCfa d’une patiente atteinte de goitre, censée être opérée depuis décembre 2024. Le retard de cette intervention expose désormais la malade à des complications sévères, comme l’a signalé un professeur, chef de service du bloc opératoire.

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Alertée, la gendarmerie a effectué une descente à l’hôpital Abass Ndao le 22 septembre 2025. Les faits ont été confirmés sur place. Un responsable du bloc opératoire a affirmé qu’il s’agissait d’une «pratique ancienne» qu’il avait trouvée en prenant ses fonctions, précisant qu’il avait toujours refusé de collaborer avec ces individus, contrairement à d’autres médecins. Plus étonnant encore, certains responsables de l’hôpital ont déclaré aux enquêteurs qu’ils ignoraient totalement l’existence de ces pratiques.

Ce scandale, qui dépasse le seul cas de l’hôpital Abass Ndao, a été révélé à la suite de dénonciations transmises à l’autorité judiciaire. Dans le ressort du parquet de Pikine-Guédiawaye, les investigations ont établi que les trois suspects avaient largement outrepassé leurs prérogatives. Le Procureur a alors ordonné l’ouverture d’une enquête et l’arrestation des mis en cause par la Brigade de recherches de Keur Massar. Interpellés puis placés en garde à vue, ils sont accusés d’usurpation de fonction et d’identité de médecin, d’exercice illégal de la médecine et de mise en danger de la vie d’autrui.