Il se fait crever un œil pour avoir voulu passer la nuit avec sa femme
Le mari force le passage pour pénétrer dans la chambre
Au mois d’août dernier, après plus de deux mois de séparation de corps suite à des problèmes de couple, Mor Mb. se rend nuitamment dans la nouvelle maison de sa femme. Sur place, l’homme aurait, d’après les déclarations de son épouse reprises par L'OBS, forcé le passage pour entrer dans sa chambre-à-coucher. Il a l’intention de régler une bonne fois, le différend conjugal en passant la nuit avec son épouse. Sauf que cette dernière ne veut pas entendre parler d’une telle solution. Le ton monte entre les deux conjoints, Mor aurait alors brutalisé sa femme et l’aurait aussi menacée avec un couteau.
L'intervention musclée des locataires
Les cris de détresse de Mame Khady alertent les enfants, qui vont demander de l’aide aux colocataires. Ibrahima C., Lamine C. et Lamine S. vont s’interposer et demander au mari de vider les lieux. Devant le refus de celui-ci, une bagarre s’engage pour faire sortir l’intrus de force. Mais Mor est loin de lâcher prise. Une intifada s’improvise en pleine rue, une des pierres jetées par les voisins l’atteint à l’œil gauche. Le diagnostic, rupture du globe oculaire, est sans appel. Les sapeurs-pompiers appelés à la rescousse, transportent Mor à l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro de Mbour. Admis en soins, il en sort avec un certificat médical d’incapacité temporaire de travail (Itt) de 60 jours.
Les 3000 FCFA et le repas du soir
Sa plainte contre ses bourreaux atterrit au commissariat urbain de la police de Diamaguene. Ibrahima C., Lamine C. et Lamine S. sont ainsi arrêtés puis placés sous mandat de dépôt à la prison de Mbour. Ce mardi, devant le juge du tribunal de grande Instance, Mor est revenu sur les circonstances qui ont abouti à son infirmité. S’il a décidé d’aller passer la nuit chez son épouse ce jour-là, c’est parce qu’il aurait rencontré, plus tôt dans la matinée, celle-ci et lui avait remis la somme de 3 000 Fcfa pour le repas du soir. Ils avaient convenu de manger ensemble, avec les enfants.
Une explication que Mame Khady balaiera d’un revers de main. Elle n’a jamais reçu une quelconque somme d’argent de la part de son mari pour lui préparer un dîner. Mieux, elle avoue vouloir définitivement mettre un terme à son mariage. Le procureur de la République qui a fustigé le comportement des trois accusés qui n’ont pas semblé manifester de regret, a requis une peine d’emprisonnement de deux ans ferme. La partie civile a réclamé la somme de 200 000 FCFA en guise de dommages et intérêts. Le délibéré est fixé au 23 septembre.