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Quand le traitement provoque des gonflements
Un œdème correspond à une accumulation anormale de liquide dans les tissus. On l’observe souvent aux chevilles, aux jambes, aux mains ou au visage. Si les causes habituelles sont la chaleur, la grossesse ou une station debout prolongée, certains médicaments perturbent l’équilibre eau/sel du corps ou la circulation sanguine, entraînant ainsi ces gonflements.
Les médicaments les plus concernés
Antihypertenseurs (inhibiteurs calciques) : amlodipine (Amlor), lercanidipine (Lercan), vérapamil (Isoptine), gonflement progressif des chevilles et des pieds, souvent plus marqué le soir.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : aspirine, ibuprofène, diclofénac, kétoprofène œdèmes légers du visage et des jambes, surtout la première semaine.
Corticoïdes : prednisone (Cortancyl), prednisolone (Solupred), méthylprednisolone (Medrol), gonflements du visage et du corps, associés à une prise de poids, surtout en cas de traitement prolongé.
Antidiabétiques : insuline, sitagliptine (Januvia), dapagliflozine (Forxiga), gonflement modéré, surtout en début de traitement.
Antiépileptiques : gabapentine (Neurontin), prégabaline (Lyrica), valproate (Micropakine), gonflements du visage et des jambes, parfois avec prise de poids.
Un exemple concret
Claire, 62 ans, prend un traitement contre l’hypertension. Après quelques semaines sous amlodipine, elle remarque que ses chevilles gonflent chaque soir, au point de ne plus pouvoir enlever facilement ses chaussures. Ce n’est qu’après une consultation que son médecin fait le lien avec le médicament : un changement de molécule et la prescription d’un diurétique ont permis de faire disparaître l’œdème.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Un œdème devient symptomatique lorsqu’il atteint 2,5 à 3 litres de liquide accumulé dans les tissus. Les signes qui doivent alerter :
gonflements visibles et persistants (bagues qui serrent, visage gonflé le matin) ;
prise de poids rapide en quelques jours ;
essoufflement si le liquide atteint les poumons ;
distension abdominale, sensation de ventre tendu.
Dans ces cas, il est impératif de consulter rapidement.
Que faire pour soulager les œdèmes ?
Consulter son médecin pour ajuster le traitement, changer de molécule ou ajouter un diurétique. Adopter quelques gestes simples : limiter le sel, surélever les jambes, pratiquer une activité physique douce, éviter de rester longtemps debout immobile. Ces mesures peuvent réduire l’inconfort mais ne remplacent pas une prise en charge médicale. Les œdèmes liés aux médicaments sont un effet secondaire fréquent mais encore sous-estimé. Antihypertenseurs, AINS, corticoïdes, antidiabétiques ou antiépileptiques peuvent tous être en cause. Une vigilance accrue et un dialogue avec son médecin sont essentiels pour éviter que ces gonflements ne masquent des complications plus graves. Limiter le sel, surélever les jambes et consulter son médecin pour adapter le traitement ou prescrire un diurétique.
SOURCE : PasseportSanté