Contexte historique et médical
Jusqu’au début des années 2000, l’insuffisance pondérale restait le visage le plus visible de la malnutrition infantile, surtout dans les pays à faibles revenus. L’obésité, perçue comme un problème de pays riches, semblait marginale. Pourtant, la transition alimentaire mondiale abandon des régimes traditionnels, industrialisation de l’alimentation, sédentarité croissante a inversé la tendance. Aujourd’hui, selon l’OMS, 43 % des adultes dans le monde sont en surpoids et 16 % obèses. Chez les enfants et adolescents, la hausse est encore plus rapide.
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La nouvelle étude de l’UNICEF
Le rapport Feeding Profit (UNICEF, 2025) compile des données issues de plus de 190 pays. Résultats :
188 millions d’enfants et adolescents en âge scolaire souffrent d’obésité (9,4 %), contre 9,2 % en insuffisance pondérale ;
En France, 16,7 % des 5-19 ans présentent un surpoids, dont 4 % obèses ;
Dans certaines îles du Pacifique, la prévalence dépasse 35 %.
Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF, résume : « L’obésité est un problème de plus en plus préoccupant qui peut avoir des répercussions sur la santé et le développement des enfants. Les aliments ultratransformés remplacent de plus en plus les fruits et légumes à une période clé de leur croissance. »
Concrètement, que signifie cette bascule ?
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Prenons l’exemple d’un adolescent de 14 ans en surpoids : il risque plus tôt une résistance à l’insuline, une hypertension, et voit sa qualité de vie affectée (sommeil, estime de soi, activités physiques). Dans certains pays, comme le Mexique, où les boissons sucrées représentent 40 % de l’apport calorique des enfants, l’État a interdit la vente d’aliments ultratransformés dans les écoles. Ces mesures montrent l’impact direct que peuvent avoir les politiques publiques.
Comprendre l’obésité
L’obésité est définie par un IMC = 30 kg/m² chez l’adulte, et par des seuils ajustés à l’âge et au sexe chez l’enfant. Elle résulte d’un excès de masse grasse, favorisé par un déséquilibre entre apports caloriques et dépenses énergétiques, mais aussi par des facteurs psychologiques, hormonaux et environnementaux. Les complications sont nombreuses : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, arthrose, troubles du sommeil et certains cancersSurpoids et obésité de l'adulte.
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Analyse et implications
Les chiffres de l’UNICEF appellent à une révision des politiques alimentaires mondiales :
taxation des produits sucrés ;
étiquetage nutritionnel ;
régulation du marketing ciblant les enfants.
Si les initiatives locales (Nutri-Score, taxe soda) freinent la progression, elles restent insuffisantes face à une industrie agroalimentaire puissante. Les limites de l’étude tiennent aux estimations modélisées et aux disparités régionales, mais la tendance est claire. L’OMS alerte déjà sur des coûts économiques qui pourraient dépasser 4 000 milliards de dollars par an d’ici 2035. Une alimentation équilibrée, limitation des boissons sucrées, activité physique régulière, sommeil suffisant et régulation du marketing alimentaire peut vraiment prévenir l'obésité.
SOURCE : PasseportSanté