Les sourds-muets échappent à une lourde peine
Le tribunal de grande instance de Mbour a rendu son verdict sur l'affaire des deux sourds-muets, qui avaient volé le vol du téléphone portable d’une femme mariée, suivie de la diffusion de ses vidéos intimes sur WhatsApp. Bien que reconnus coupables, renseigne L'OBS, les deux accusés, M. Bâ, 18 ans, et B. Diouf, 21 ans, tous deux sourds-muets, ont échappé à une lourde peine. L’affaire commence lorsque M. Bâ, charretier de profession, dépose sa cliente, F. Dia, à son domicile de Saly Carrefour.
&format=jpeg)
Celle-ci oublie son téléphone portable sur sa charrette. Interrogé à la barre, Bâ explique par l’aide d’un interprète, n’avoir remarqué l’oubli qu’après le départ de la victime. Il explique au tribunal avoir essayé de rendre l’appareil, mais n’avait pas pu répondre aux appels entrants en raison de son handicap. Seulement, au lieu de restituer le téléphone portable, il décide de le vendre à son ami B. Diouf, également sourd-muet, pour la modique somme de 20 000 FCFA.
Le chantage pornographique
Mais, ce dernier ne se contente pas de la seule acquisition. Non content de procéder à un retrait de 35 000 Fcfa sur le compte Wave de la victime, B. Diouf fait aussi dans le chantage pornographique. En parcourant le téléphone, il découvre des vidéos intimes de la plaignante, épouse d’un émigré, et décide alors d’envoyer une de ces images à un contact dans le téléphone, en lui réclamant la 5 000 Fcfa pour tirer son amie d’affaires.
Devant le refus, l’accusé passe à la vitesse supérieure : il diffuse régulièrement les images en statut sur WhatsApp, puis crée un groupe pornographique où il ajoute la majorité des contacts de la victime. De quoi porter gravement atteinte à sa réputation et à sa vie privée. Interpellé par le président du tribunal sur le véritable mobile de son comportement, B. Diouf révèle à la barre n’avoir agi que pour «soutirer 5 000 FCFA».
tribunal mbour
Face à l’ampleur des faits, les deux prévenus ont présenté des excuses à la partie civile, qui leur a accordé son pardon sans réclamer de dommages et intérêts. Le procureur de la République avait requis l’application de la loi. Après délibération, le tribunal a reconnu les deux jeunes hommes coupables, mais a assorti leur peine de trois mois de prison du bénéfice du sursis.