Selon les informations du quotidien Libération, un rapport d’expertise judiciaire commandé par la première Chambre civile de la Cour d’appel de Dakar met gravement en cause la banque. En cause, des manquements majeurs autour d’un document clé : la convention de compte courant, introuvable à ce jour. D’après le rapport, la CBAO, bien qu’ayant obtenu un délai supplémentaire pour produire le document, n’a jamais été en mesure de le transmettre à l’expert commis par la Cour.
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Un manquement que l’expert juge « inexplicable », puisque ce contrat est censé formaliser les conditions d’ouverture et de fonctionnement du compte. En son absence, la nature exacte des relations contractuelles entre les deux parties reste floue un flou qui pourrait profiter à la défense de M. Dièye. Mais le rapport va plus loin. Il met en évidence des incohérences dans les calculs bancaires, notamment la capitalisation d’intérêts échus sur des montants jugés « non justifiés ». Dans ses conclusions, l’expert écrit : « Sauf erreur de notre part, la banque a imputé des intérêts indus à M. Dièye. » Une observation lourde de conséquences, qui pourrait fragiliser la position de la CBAO et ouvrir la voie à une requalification du préjudice subi par l’homme d’affaires.
Bocar Samba Dièye CBAO
Alors que la CBAO campe sur sa position, les nouvelles conclusions de l’expertise risquent de rebattre les cartes. La balle est désormais dans le camp de la justice, qui devra trancher entre la version d’un client s’estimant lésé et celle d’un établissement bancaire désormais accusé d’opacité.