Il aura fallu un message, quelques mots tapés discrètement sur un téléphone, pour que la vérité éclate. « Maman, dis à ton mari de me laisser » c’est par cette phrase que commence la libération de la parole d’une jeune femme, victime de son propre père.
Un drame caché pendant des années
Viol
Âgée aujourd’hui de 20 ans, la victime affirme que les premiers attouchements ont commencé à l’âge de 12 ans. Elle vivait alors avec ses deux parents, partageant la même chambre par manque d’espace. Au fil du temps, les actes auraient évolué jusqu’au viol, notamment après le départ temporaire de sa mère en 2020, en raison de tensions conjugales. Seule face à son père, la jeune fille dit avoir subi des abus répétés, marqués par des douleurs physiques et un silence imposé par la peur. Elle se rend à l’hôpital, mais ne dit rien. Le traumatisme s’installe.
Quand le courage prend le dessus
Viol femme
En 2023, la mère revient au domicile familial. Mais les abus, selon la victime, recommencent. Incapable de parler directement à sa mère, elle choisit de lui écrire un message sur son téléphone : « Dis à ton mari d’arrêter de me toucher. » Une phrase lourde de sens, ignorée d’abord, puis confrontée par la mère au mari, qui balaie la question d’un « Tu parles trop. » Quelques mois plus tard, après avoir été mise à la porte du domicile, la jeune femme décide de porter plainte, accompagnée de sa mère, désormais convaincue de la gravité des faits.
Une autre voix se lève
Cette première plainte encourage une autre femme à témoigner. F. B. Sow, âgée de 27 ans, accuse également O. Sow, son oncle, d’abus sexuels survenus alors qu’elle avait environ 9 ans. Des attouchements qu’elle avait gardés pour elle pendant près de deux décennies. Interpellé, O. Sow, agent de sécurité, nie en bloc les faits. Il affirme n’avoir jamais abusé de sa fille ni de sa nièce. Mais les témoignages concordants et le soutien de la mère de la victime pèsent lourd dans l’enquête. Il a été présenté ce lundi au tribunal de grande instance hors classe de Dakar.