Le gouvernement sénégalais a réussi son dernier Appel public à l’épargne (APE), dépassant largement les attentes. Alors qu’il visait une levée de 300 milliards de francs CFA, l’opération a permis de mobiliser 450 milliards. Un succès salué ce mercredi en Conseil des ministres par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui y voit « un signe de confiance retrouvée » des Sénégalais, de la diaspora et des investisseurs régionaux envers la gestion des finances publiques. Pour le chef du gouvernement, cette performance illustre « la maturité du marché financier sénégalais » et la capacité du pays à s’appuyer davantage sur ses propres forces pour financer son développement.
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Elle s’inscrit dans la logique de la Vision Sénégal 2050, axée sur une transformation structurelle de l’économie nationale. Profitant de cette dynamique, Ousmane Sonko a dévoilé une nouvelle orientation budgétaire , l’« immunisation » des projets stratégiques contre les aléas des financements extérieurs. Concrètement, certains programmes jugés prioritaires seront désormais sécurisés sur ressources internes, en attendant la finalisation des négociations avec les partenaires techniques et financiers. Cette stratégie vise à prémunir l’État contre les conséquences des retards, suspensions ou annulations de financements dus à des chocs exogènes. Elle repose sur trois piliers : la hiérarchisation des projets structurants éligibles à un financement endogène, l’institutionnalisation de l’APE comme instrument régulier de mobilisation interne, et une discipline budgétaire accrue dans l’exécution des dépenses publiques. « Il s’agit d’une refondation profonde de la gouvernance de l’investissement public », souligne le communiqué du gouvernement.
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Le Premier ministre insiste sur la maturité technique et financière préalable de chaque projet avant son lancement, ainsi que sur la responsabilisation renforcée des ministères et unités de gestion. Dans cette nouvelle architecture, le secteur privé national est appelé à jouer un rôle moteur, notamment à travers des partenariats stratégiques dans les infrastructures, l’énergie ou l’agriculture. L’objectif affiché : bâtir une souveraineté financière progressive, réduire la dépendance aux bailleurs et accélérer la mise en œuvre des priorités nationales.