Les Sénégalais pourraient bientôt mettre davantage la main à la poche pour leurs opérations via Orange Money, Wave et Free Money. La révision de la Rutel, une taxe créée en 2008 et appliquée depuis 2009, qui portait jusque-là uniquement sur les communications classiques. Son taux est passé de 2 % à 5 % au fil des années, mais elle n’avait jamais concerné le mobile money. Selon des informations rapportées par L’Observateur, l’État envisage désormais d’inclure ce secteur en pleine expansion. L’idée est d'appliquer une taxe de 0,5 % sur chaque transfert et de 1,5 % sur les paiements marchands. Une mesure qui, selon Abdou Karim Sall, ancien directeur général de l’ARTP et député, risque de peser directement sur les consommateurs.
WAVE et ORANGE
Le mécanisme est simple , les opérateurs collectent la taxe pour le compte de l’État, mais n’ont aucun intérêt à rogner sur leurs marges. La charge est répercutée sur le client final. « Si la Rutel passe d’un point A à un point B, c’est le client final qui va supporter le surplus », avertit Abdou Karim Sall. Un exemple concret illustre l’impact : pour un transfert de 10 000 F CFA, Wave facture aujourd’hui 1 % (100 F) pour le cash-out. Avec une taxe de 0,5 %, le client paierait 150 F au lieu de 100 F. Le même principe s’appliquerait aux paiements marchands, alourdis de 1,5 %. Les conséquences pourraient être lourdes. D’une part, l’augmentation du coût du service fragiliserait l’inclusion financière en dissuadant certains usagers. « Si on taxe le cash-in et le cash-out, les gens risquent de revenir au cash », estime Abdou Karim Sall.
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Orange-Money-VS-Wave
D’autre part, cette réforme interroge alors que l’État n’a jamais recouvré la taxe de régulation de 1,5 % du chiffre d’affaires des opérateurs, pourtant prévue depuis 2009. Si la mesure est adoptée en l’état, ce sont donc les millions d’utilisateurs de mobile money qui supporteront le poids de la réforme, transformant un outil de démocratisation financière en une nouvelle charge pour les ménages.