Le tribunal de grande instance de Mbour a rendu son verdict dans une affaire qui a tenu en haleine toute la commune de Château d’Eau Nord. L’imam A. Hanne, 64 ans, détenu depuis septembre dernier, a été blanchi de toutes les accusations d’escroquerie qui pesaient contre lui, selon des informations rapportées par L’Observateur. Ce mardi matin, la salle d’audience était pleine à craquer. Fidèles, voisins et commerçants s’étaient déplacés en nombre pour soutenir celui qu’ils considèrent comme un modèle d’intégrité. Tous attendaient le dénouement d’une affaire rocambolesque mêlant trahison familiale, chèque sans provision et disparition suspecte. L’affaire remonte à mars 2024. A. Hanne, fils de l’imam, se présente comme le gérant des quincailleries familiales et passe une commande de ciment et de fer d’une valeur de 47 646 000 FCFA auprès du fournisseur I. S. Diallo, un partenaire de longue date.
Prison
Comme à son habitude, ce dernier livre la marchandise sans méfiance, fort d’une relation commerciale de plus de sept ans avec la famille. Mais à la remise du chèque de paiement, c’est la douche froide : le chèque est sans provision. Le fournisseur, abasourdi, tente de contacter le jeune homme, sans succès. Pire, celui-ci disparaît complètement des radars. En appelant l’imam, le commerçant apprend avec stupéfaction que le religieux avait depuis longtemps écarté son fils de la gestion de ses affaires. « Mon fils ne travaille plus avec moi depuis des mois », aurait assuré l’imam à L’Observateur. Selon les témoignages, le jeune homme se serait enfui en Côte d’Ivoire après son forfait. Mais contre toute attente, c’est le père, et non le fils, qui sera arrêté quelques mois plus tard.
tribunal mbour
En septembre, l’imam A. Hanne est placé sous mandat de dépôt à la prison de Mbour. Devant la barre, il a catégoriquement nié toute implication : « Mon fils gérait ses propres affaires à Ngaparou. Il n’a jamais été le gérant de mes quincailleries », a-t-il déclaré. Le plaignant, lui, a maintenu sa version, affirmant avoir toujours traité avec la famille Hanne sous la supervision du père. Il réclamait le remboursement total des 47 millions. Après plusieurs mois de procédure, de débats contradictoires et d’expertise judiciaire, le tribunal a finalement estimé que le lien de responsabilité entre le père et le fils n’était pas établi. L’imam a donc été relaxé purement et simplement, tandis que la partie civile a été déboutée.