C’est une première dans la législation sénégalaise , les lanceurs d’alerte pourraient bientôt être récompensés financièrement pour leur contribution à la lutte contre la corruption, la fraude et les délits économiques. Le Conseil des ministres, réuni le mercredi 30 juillet 2025, a adopté le projet de loi n°13/2025, relatif au statut et à la protection des lanceurs d’alerte. Ce texte sera examiné en session extraordinaire à l’Assemblée nationale le 18 août. L’un des points les plus marquants de cette réforme figure à l’article 19, qui accorde une prime de 10 % à toute personne lanceur d’alerte ou prête-nom dont les informations auraient permis la condamnation d’un individu pour des faits économiques ou financiers.
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Cette prime sera calculée sur le montant recouvré grâce à l’affaire déclenchée par la dénonciation. À défaut de recouvrement total, un montant forfaitaire pourra être octroyé, selon l’article 20, par l’organe en charge de la lutte contre la corruption. Cette récompense sera financée par un Fonds spécial de recouvrement des biens et avoirs, prévu à l’article 17 du projet de loi. Ce fonds aura une double vocation : soutenir des projets sociaux d’intérêt public et encourager les citoyens à dénoncer les pratiques illicites, en leur garantissant protection et reconnaissance. L’objectif affiché du gouvernement est clair , briser la loi du silence, encourager la participation citoyenne dans la lutte contre l’impunité, et récupérer les ressources publiques détournées. Le projet de loi s’inscrit dans une série d’initiatives du Président Bassirou Diomaye Faye, visant à renforcer la transparence et à moraliser la gestion des affaires publiques.