La violence juvénile vient une fois de plus de frapper, cette fois sur un terrain où l’on s’attendrait à la camaraderie et à l’esprit d’équipe. Ce lundi, à Tambacounda, T. Camara, âgé de 15 ans, a été arrêté par la Brigade territoriale pour avoir poignardé son ami et coéquipier M.A. Traoré, lui aussi âgé de 15 ans, à la suite d’une dispute qui a dégénéré. Selon les informations rapportées par L’Observateur et reprises par Senenweb, le conflit trouve son origine dans une querelle autour d’un maillot du club local, le Racing de Dialacoro. T. Camara, chargé des équipements, était fréquemment critiqué par ses camarades pour avoir l’habitude de porter les maillots officiels en dehors des cadres autorisés. Une tension latente persistait, notamment avec M.A. Traoré, l’un des joueurs les plus virulents à ce sujet.
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Lundi, la situation a pris une tournure dramatique. T. Camara aurait proposé à M.A. Traoré de « régler leur différend » à l’écart du groupe. C’est là que la confrontation a viré au cauchemar : armé d’un couteau, T. Camara a asséné plusieurs coups à son camarade, notamment au niveau du ventre et de la tête. La victime a été évacuée en urgence à l’hôpital régional de Tambacounda, où elle a été prise en charge. Son état reste préoccupant, bien que les médecins aient réussi à stabiliser certaines blessures.
L’agresseur, quant à lui, a été placé en garde à vue, en attendant d’être déféré devant le parquet pour tentative de meurtre. Cet incident, d’une violence inouïe entre deux mineurs, relance le débat sur l’encadrement psychologique des jeunes en milieu scolaire et sportif, et met en lumière la banalisation inquiétante du recours aux armes blanches chez les adolescents. Des voix s’élèvent déjà pour appeler à un renforcement des dispositifs de prévention, notamment dans les clubs sportifs de quartiers, souvent livrés à eux-mêmes.
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Ce drame survenu à Tambacounda met en lumière les carences criantes dans l'encadrement psychologique, éducatif et civique des jeunes. Dans un environnement où les conflits banals dégénèrent trop facilement en violences extrêmes, la responsabilité collective est engagée : familles, écoles, clubs sportifs et autorités locales doivent repenser leur rôle dans la formation humaine et morale des adolescents.
Ce fait divers n’est pas un simple accident, mais le symptôme d’un malaise plus profond qui appelle des réponses urgentes et structurelles, pour éviter qu’une génération ne se perde dans la violence et la désocialisation.