La police a démantelé un vaste réseau de trafic d'extraits de naissance. Soucieux d’obtenir un extrait de naissance sénégalais, A. Barry avait pris contact avec Faty au cours de l’année 2023. Né à Ziguinchor le 4 août 1968, Barry est rassuré par Faty, qui lui promet un document quasi-indiscernable de l’original, avec un numéro d’extrait authentique, le tout pour la somme modique de 35 000 FCf, rapporte L'OBS. Puis, plus aucune nouvelle de Faty après le versement du montant convenu.
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Plusieurs années de recherches infructueuses s’en suivent, jusqu’au 12 septembre dernier, lorsque T. Barry aperçoit enfin Faty, déambulant avec un calme déconcertant près du rond-point de l’Unité 26, aux Parcelles assainies. Sans perdre un instant, il alerte discrètement les limiers du commissariat de l’Unité 15. Une série de diligences est immédiatement lancée, et la brigade de recherches déploie un dispositif pour intercepter le suspect, mettant ainsi fin à des années de fraude et de mystère.
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Un ancien militaire transformé en faussaire
Rompus à ce type d’exercice, les policiers en civil n’ont laissé aucune chance au mis en cause. Piégé, Ibrahima Faty est précipité dans le fameux «panier à salade» et conduit directement au commissariat de l’Unité 15. Dès le premier face-à-face avec les enquêteurs, le voile se lève. Faty, ancien militaire, s’est reconverti dans ce lucratif business de faussaire pour s’offrir une vie confortable, au prix de la loi. Domicilié à Petit Mbao, le mis en cause est invité à soumettre son imposant sac à main à une fouille minutieuse.
162 extraits de naissance saisis chez le faussaire
Un véritable arsenal de documents administratifs sénégalais falsifiés est découvert, donnant l’impression que l’homme est à la fois un centre d’état civil ambulant et une chancellerie clandestine. L’inventaire laisse pantois : 162 extraits de naissance, dont la majorité portent des noms à connotation étrangère, 32 copies d’identité, 8 certificats de nationalité, 10 certificats de résidence, 2 passeports, 11 cartes d’identité et 9 récépissés. Mis devant cette découverte ahurissante, Faty confesse son statut de faussaire et sa qualité de récidiviste.
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Son modus operandi
Prolixe, il explique son mode opératoire : il cible principalement une clientèle venue des pays voisins et de la sous-région, à qui il propose l’obtention frauduleuse de documents administratifs sénégalais. Il précise également que son principal complice opère depuis l’étranger. Mais les limiers ne s’arrêtent pas là. Une perquisition à son domicile de Petit Mbao révèle une dizaine d’extraits de naissance supplémentaires. Ibrahima Faty est placé en garde à vue pour escroquerie, faux et usage de faux en écriture publique, tandis que la police tente de reconstituer l’ampleur d’un scandale qui secoue la sécurité nationale et fragilise la société.