Patronat sénégalais : le départ des 'papys' réclamé

L’alternance, on en parle pas seulement en politique. Chez le patronat sénégalais, des voix s'élèvent pour fustiger l’inamovibilité de certains symboles qui sont au-devant de la scène depuis plusieurs décennies sans interruption.

BaIdy AGNE

Une nouvelle organisation patronale est née : le Réseau national des entrepreneurs du Sénégal (RNES). Ce fut l’occasion de passer au peigne fin ce que certains considèrent comme un mal du patronat sénégalais, dirigé depuis des décennies par des gens qui refusent de partir et dont les parcours suscitent beaucoup d’interrogations, mais aussi de fantasmes.

Le député Demba Diop alias ‘’Diop Sy’’, par ailleurs homme d’affaires reconnu, a pris son courage à deux mains pour taper sur les ténors du patronat au Sénégal. Il peste, dans des propos repris par Enquête : ‘’Cette association que vous avez mise en place, moi, je vais l’appeler la Renaissance des entrepreneurs du Sénégal et non réseau. Parce que les entrepreneurs du Sénégal, c’est comme s’ils n’existaient pas, c’est comme s’il n’y a pas d’employeurs au Sénégal. Nous avons une lacune dans ce pays avec trois ou quatre personnes qui gèrent l’ensemble des entreprises. Pire, ces gens n’ont même pas… Moi, je les considère comme des courtiers et non comme des entrepreneurs. Vous, vous n’êtes pas dans cette situation ; vous avez toute la légitimité pour parler au nom des entreprises, parce que vous avez des entreprises formelles, que l’on peut identifier.’’

Si certains se plaignent de leur inamovibilité, d’autres d’être des courtiers du patronat, les PME, elles, leur reprochent surtout d’être à la tête d’organisations exclusives. Secrétaire général du nouveau réseau, Pape Momar Gaye fustige et promet d’avoir une démarche plus inclusive. Il déclare : ‘’Il y a certes des associations, nous avons peut-être les mêmes préoccupations, mais nous n’avons pas les mêmes problèmes. Les entreprises sénégalaises, dans leur grande majorité, ont toujours eu des difficultés pour trouver des cadres dans lesquels elles peuvent librement s'exprimer, exposer leurs problèmes en vue de trouver des solutions. Ce qu’elles n’avaient pas jusque-là, il faut avoir le courage de le dire. C’est une première qu’une association soit née pour s’occuper des PME, prendre en charge les entreprenants qui ont besoin d’aînés qui leur montrent la voie. C’est tout le sens qu’il faut donner à cette initiative.’’

A la question de savoir s’il ne s’agit pas d’une association de plus avec ce que leur parrain Diop Sy considère comme des courtiers de plus, M. Gaye rétorque : ‘’Tous les membres du bureau sont des entrepreneurs reconnus. De plus, nous avons l’adhésion de 200 entrepreneurs. Comme je l’ai dit, nous militons pour une démarche inclusive, qui n’écarte personne. D’ailleurs, nous ferons une tournée nationale pour sensibiliser les entrepreneurs où qu’ils se trouvent sur le territoire national. Nous avons vraiment pris une option différente de celle des autres.’’

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