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Ibrahima Kassory Fofana, premier ministre de Guinée jusqu'au coup d'État militaire de 2021, ainsi que trois anciens ministres du président déchu Alpha Condé ont été inculpés mercredi de «détournement» de fonds publics et écroués à Conakry.
L'ancien premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a été placé en détention à la maison centrale de Conakry ce mercredi en compagnie Zakaria Koulibaly, Mohamed Diané et Oyé Guillavogui, tous ministres de son gouvernement. Le dernier chef du gouvernement d'Alpha Condé renversé le 5 septembre 2021 et ses anciens collaborateurs sont inculpés de faits présumés de "détournement de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux" entre autres.
"On les a inculpés pour détournement de deniers publics et envoyés en prison", a déclaré Me Salifou Béavogui, à la tête d'un collectif d'avocats. Outre Ibrahima Kassory Fofana, les ex-responsables écroués sont l'ancien ministre de la Défense Mohamed Diané, celui de l'Environnement Oyé Guilavogui et celui des hydrocarbures Zakaria Coulibaly. Ils doivent être jugés lundi, a-t-il dit.
"Nous pensons qu'ils ne méritaient pas d'aller en prison parce que jusqu'à preuve du contraire, ils bénéficient de la présomption d'innocence. Nous avons affaire à une procédure expéditive et punitive", a ajouté Me Béavogui. Les quatre ex-responsables avaient été déférés mercredi devant le parquet de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), nouvellement créée par la junte qui a renversé le 5 septembre le président Condé après plus de dix ans de pouvoir. Les faits exacts qui leur sont reprochés n'ont pas été précisés.
Ibrahima Kassory Fofana, chef du gouvernement de mai 2018 jusqu'au coup d'Etat de septembre 2021, venait d'être désigné, le 31 mars, à la tête de l'ex-parti au pouvoir sous M. Condé, jusqu'à un prochain congrès. Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force ont fait de la lutte contre la corruption réputée endémique un de leurs grands combats proclamés. Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte qui s'est fait investir président, a assuré qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières" mais que la justice serait la "boussole" du pays.