La manifestation des jeunes de cette localité, contre la descente de géomètres qui étaient venus, sous escorte de la gendarmerie, pour procéder à des délimitations, avait abouti à des arrestations, tout azimut. Trois chefs de village et plusieurs jeunes ont été arrêtés et sont actuellement en garde à vue dans les brigades de la gendarmerie de Tivaouane et Mboro.
Le barème à l’hectare proposé par les ICS (Industries chimiques du Sénégal) reste la principale pomme de discorde entre les populations et l’entreprise chimique. Les habitants du village de Tobène dans commune de Méouane, département Tivaouane, refusent catégoriquement les 2 millions de F CFA à l’hectare proposés par les ICS. Ils jugent dérisoire ce barème négocié à leur insu.
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Face à la presse , les représentants de Tobène, en compagnie du représentant local de ’’Aar Li Nu Bokk’’, ont étalé leur ras-le-bol. « Les habitants du village de Tobène ne refusent pas de céder leurs terres aux ICS. Mais il est inadmissible et inconcevable qu’on les dépossède de leurs seules sources de subsistante avec un barème d’indemnisation aussi dérisoire et aussi insignifiant par rapport aux préjudices subis et à la précarisation auxquels ces populations risquent de faire face », a déclaré Assane Diop.
À l’origine du litige, les ICS ont proposé de payer 1,5 million F CFA à l’hectare. Pour le reste, c’est le nombre d’arbres qui est évalué 50 000 F CFA par pied. À signaler qu’un hectare comprend, au grand maximum, 250 arbres. Ce qui fait que pour avoir 11,5 millions F CFA, le barème maximal, il faudrait disposait d’une assiette foncière de 1 hectare dans la zone concernée plus 250 arbres. Alors que, les produits chimiques qu’utilisent les ICS ont fait que la nappe s’est complètement gâtée dans cette localité et par conséquent, les arbres fruitiers (manguiers et anacardes) ne parviennent plus à pousser.
« L’impact des ICS dans la zone, durant ces dix dernières années, a fait qu’il n’y a presque plus d’arbres dans la zone. Ce qui fait que, si l’on se base sur les arbres, il y aura des villageois qui vont se retrouver avec moins de 2 millions de F CFA à l’hectare », renseigne Bassirou Kane, président du mouvement ’’And Suxali Pire gu rëy’’. Ses propos sont confirmés par le maire de Méouane, Bara Ndiaye. Interrogé sur le litige, par la presse locale, Bara Ndiaye, proche du pouvoir, estime que les sommes proposées à ses administrés, par les ICS, sont largement en-dessous de la norme.