Lundi sous haute tension : Retour sur la sortie dévastatrice des partisans d'Ousmane Sonko

Cet ardent lundi 8 février qui restera gravé dans les mémoires.

Violents affrontements entre manifestants pro-Sonko et forces de l'ordre

Le suspens est à son paroxysme depuis la parution, dans la presse, d'un article faisant mention d'une plainte déposée à la Section de Recherches et dans laquelle une jeune masseuse du nom de Adji Sarr accuse Ousmane Sonko, de viols à répétition commis dans un salon de massage, décrit comme "peu fréquentable", suivis de menaces de mort.

Sonko, qui n'est autre que le leader du parti Pastef/Les patriotes et non moins figure de proue de l'opposition sénégalaise depuis 2018, n'a pas tardé à réagir via les réseaux sociaux puis face à la presse, pour dénoncer toute "calomnie". Le tollé suscité est à la hauteur de la gravité des accusations à son encontre.

Si l'image de celui qui a obtenu presque 16% des voix en 2019, pour sa première participation à une élection présidentielle, en a dès l'instant pris un sacré coup, aussitôt, une vague de soutien a déferlé de tous horizons d'abord sur les réseaux sociaux avant de déborder dans la rue, ce lundi 8 février. Soit moins de 24 heures après l'appel à la mobilisation d'Ousmane Sonko contre, d'après lui, "une machination lâchement orchestrée" par le président de la République Macky Sall dans une "entreprise de liquidation" du seul potentiel candidat de l'opposition qui se dresse sur son chemin vers un troisième mandat à l'issue de la prochaine élection présidentielle prévue en 2024.

Tôt le matin, les partisans du leader de Pastef font le guet devant sa demeure sise à la Cité Keur-Gorgui. Naturellement, dans ce contexte où la pandémie de Covid-19 s'est à nouveau installée dans la capitale, les forces de l'ordre ont déployé des troupes sur les lieux, qui, pour leur part, ne sont pas venues mettre M. Sonko aux arrêts, mais seulement empêcher les rassemblements non-autorisés. D'inévitables petits accrochages au début, naitra un violent affrontement qui débordera jusqu'aux quartiers en périphérie de la cité Keur-Gorgui. Acculés par les hommes en bleu qui tentent de disperser la foule, les manifestants déchaînent la foudre sur le domicile de Mahmoud Saleh, réputé proche de Macky Sall, qu'ils vandalisent comme pour faire passer un message. S'en est suivie une démonstration de force des gendarmes à coup de grenades lacrymogènes et de matraques. De là, la foule éclate mais ne recule point dans sa frénésie. Le supermarché Auchan sis à Sacré-Cœur 3 est pris d'assaut et sa devanture complètement saccagée. Tous les grands axes de circulation sont barrés par les manifestants qui brûlent tout sur leur passage, de l'ancienne piste en passant par la VDN, jusqu'à l'Université Cheikh Anta Diop. La violence des échauffourées est allée crescendo jusque dans l'après-midi. Les forces de l'ordre ont eu fort à faire pour restaurer le calme, plusieurs d'entre eux étant tombés sous les pierres des manifestants.

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Outre les embouteillages monstres, les véhicules calcinés, les enseignes vandalisées, des blessés dans les deux camps, les violents affrontements ont contraint certains services de transport public dont Dakar Dem Dikk à retirer leurs véhicules de la circulation pour toute la journée.

Le calme est finalement revenu au coucher du soleil, grâce surtout à un impressionnant dispositif sécuritaire, renforcé par des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) qui ont fini par dissuader les manifestants les plus déterminés.

Au moment où nous couchons ces lignes, le député Ousmane Sonko jouit toujours d'une immunité parlementaire lui garantissant une protection contre toute poursuite judiciaire, tandis que gendarmes et policiers, armés jusqu'aux dents et à l'affût du moindre écart, sont postés à des endroits stratégiques dans les quartiers chauds de ce lundi 8 février.

Affaire à suivre...

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