Accusation de viols, 3e mandat, relation Sénégal-France : les trois vérités de Sonko

Le leader de Pastef et maire de Ziguinchor a accordé un entretien aux médias français (Rfi et France 24) diffusé hier, vendredi 6 janvier. Ousmane Sonko a abordé plusieurs questions dont ses rapports avec la France, l’affaire de viol et l’éventualité de la candidature de Macky Sall.

Ousmane Sonko sur France 24

La durée et la limitation des mandats

D'emblée, Ousmane Sonko qualifie de «honte pour le Sénégal et pour l’Afrique» le débat sur l’ambition prêtée à l’actuel chef de l’Etat de vouloir briguer une troisième candidature en 2024.

Il déclare : "Sur le plan juridique, tous les constitutionnalistes sénégalais, vous voyez que chaque jour ou chaque semaine, il y a des panels, je n’ai pas encore vu de constitutionnalistes qui disent le contraire. La question de la durée des mandats n’a rien à avoir avec la question de la limitation des mandats. Et Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Cette phrase qui figure dans l’article 27 de la Constitution a résumé la question. Qu’est-ce qui va se faire ? Cela relèvera du peuple sénégalais. Vous savez, ce n’est pas une question d’Ousmane Sonko ou de X ou de Y. La preuve, s’il y a une question qui fait consensus entre l’écrasante majorité du peuple sénégalais, la société civile sénégalaise, les acteurs politiques de l’opposition et même les acteurs politiques du pouvoir parce qu’il y a de plus en plus des voix s’élèvent dans le pouvoir. On a même des démissionnaires qui disent rendre le tablier parce qu’ils ne peuvent pas admettre ce débat sur le troisième mandat. Le moment venu, le peuple sénégalais (…) aura son mot à dire".

«Je ne me soumettrai pas à ce test ADN»

Interpellé sur son refus catégorique de se soumettre au test ADN dans la procédure judiciaire de viol ouverte contre lui, le leader de Pastef brandissant à nouveau la thèse du complot a réaffirmé son refus catégorique de faire ce test.

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«Je ne me soumettrai pas à ce test ADN. On est en face d’un complot d’Etat. Un des éléments les plus importants c’est qu’il y a eu un rapport de la Gendarmerie commandité par l’ancien commandant en chef de la gendarmerie et ce rapport a établi qu’il y a eu un complot d’Etat. Ce complot a commencé avec les proches du Président et s’est poursuivi jusqu’au Président Macky Sall. Il n’a jamais été question de viol et il ne sera jamais question de viol me concernant», a-t-il affirmé.

Avant d’insister, «Au nom de quoi je me soumettrai à un test Adn sur une procédure dont celui qui avait demandé des prélèvements est lui-même impliqué dans le complot » s’interroge-t-il. «Le procureur de la République a été capable, fait extrêmement gravissime, de modifier un rapport d’enquête de gendarmerie pour pouvoir m’incriminer», a-t-il soutenu.

La France doit revoir sa copie

Autre question évoquée par le maire de Ziguinchor lors de cet entretien avec les deux journalistes français, les relations entre le Sénégal et la France. Sur cette question, Ousmane Sonko précisant d’emblée que «nous n’avons rien contre la France», a toutefois appelé Paris à «revoir sa position» vis-à-vis de l’opposition sénégalaise qui selon lui, est «dépeint comme des anti-français notoires.»

«Aujourd’hui, il y a un comportement d’un de vos organes à l’occurrence RFI qui s’était déplacée à Dakar pour faire un reportage tendancieux contre ma personne en essayant d’exploiter ce dossier de viol et de manière totalement partiale, eux-mêmes reconnaissent ce traitement tendancieux. Et, au-delà de RFI, qui est aujourd’hui est une chaîne française, il y a un certain nombre d’actes que la France pose, qui nous fait penser, nous, opposition de manière générale, que la France prend fait et cause pour Macky Sall pour des raisons qui lui sont propre» a fait remarquer Ousmane Sonko.

Avant d’ajouter, «on a été dépeint comme étant des antifrançais notoires. Nous n’avons rien contre la France, ni contre aucun autre pays. Nous avons un discours qui peut gêner parce que c’est un discours qui appelle à une rupture dans les relations. Mais, il y a des relations séculaires entre Sénégal et la France».

Poursuivant son propos, le leader de Pastef d’inviter Paris à revoir sa copie dans le cadre de ses relations avec l’Afrique pour un «partenariat gagnant-gagnant». Car selon lui, le monde est en train de changer et la carte géopolitique du monde doit appeler tout le monde à revoir son attitude.

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