Une audition décisive pour la suite de cette affaire qui constitue une atteinte très grave à la liberté de la presse. La Coordination des Associations de Presse (CAP) espère que les autorités politiques et judiciaires impliquées dans ce dossier ont décrypté les nombreux messages reçus de partout et les appelant à revenir à la raison.
Cette affaire balafre incontestablement le visage de démocratie Sénégalaise et écorche très nettement l’image du président de la République sur la scène internationale. Dans tous les cas, l’histoire retiendra malheureusement que c’est sous le magistère de Macky Sall, en l’an 2022, qu’un triste record de la durée d’emprisonnement d’un journaliste a été atteint au Sénégal.
En ce vendredi 9 décembre, Pape Alé Niang en est à 33 jours d’incarcération simplement pour avoir fait un travail de journaliste qui n’a pas plu à certains secteurs de l’Etat et de la République. Pour quelqu’un qui avait pris le double engagement de ne jamais mettre un journaliste en prison sous sa présidence – en octobre 2015 sur une chaîne de télé française et en novembre 2018 devant les responsables de Reporters Sans Frontière (RSF) – le reniement est patent.
D’où l’urgence d’un acte de rattrapage – une libération immédiate et inconditionnelle – qui ne réparera pas certes les dégâts infligés à Pape Alé Niang, mais que la Coordination des Associations de Presse verrait comme un départ nouveau dans les relations entre la presse sénégalaise et le pouvoir en place.
Aujourd’hui, la CAP est gravement préoccupée par l’état de santé du capturé-journaliste Pape Alé Niang lequel n’a cessé de se dégrader à une vitesse inquiétante depuis le 2 décembre, date du début de la grève de la faim. Cette méthode violente à laquelle il a recouru pour défendre ses droits, sa dignité et son indépendance dans le cadre de ses fonctions de journaliste lui a été objectivement imposée par des geôliers politiques et judiciaires qui font semblant d’ignorer le niveau de détermination avec lequel notre confrère s’est lancé dans cette entreprise qui pourrait lui coûter la vie, à tout le moins son bien-être.
Cela fait une semaine que cela dure. Nous tenons le Président Macky Sall comme le premier responsable de ce qui adviendrait de pire dans cette histoire. Il doit en avoir une claire conscience ! Il peut domestiquer des journalistes, il ne le pourra pas pour toute la corporation.
Pour sa part, la Coordination des Associations de presse du Sénégal reste déterminée à engager une longue bataille pour la libération immédiate et inconditionnelle de Pape Alé Niang. Notre confrère ne sera jamais seul tant qu’il restera dans cet état de captivité qui perdure et qui n’honore pas le Sénégal.
A cet effet, nous avons convenu d’intensifier cette lutte sous des formes variées et dans les plus brefs délais, nous nous donnerons les moyens d’arriver à nos fins. Tout dépendra de l’issue de l’audition au fond programmée pour ce vendredi 9 décembre par le juge d’instruction en charge de l’affaire.