Le Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 28 février 2024 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat. Dans le communiqué, il est mentionné que le Chef de l’Etat a salué l’esprit constructif et républicain qui a marqué les travaux avec des propositions qui permettent de déterminer dans la convergence de vues, le réalisme et le consensus, un calendrier électoral ajusté, intégrant la nouvelle date de l’élection présidentielle.
Alors que l'exécutif traverse une période difficile, des sources du Palais confirment une certaine tension lors du dernier Conseil des ministres d'hier mercredi 28 février 2024.
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Dans cette dynamique, le Président de la République recevra le rapport du dialogue national, lors d’une audience prévue le lundi 04 mars 2024. Conformément à l’article 92 de la Constitution, le Président de la République saisira le Conseil constitutionnel pour recueillir son avis sur les conclusions et recommandations du dialogue national, renseigne la même source.
Seulement derrière ce langage diplomatiquement correct, il y a des mots qui volaient un peu haut. En effet, selon L'OBS, Macky Sall n'entend pas se plier à une éventuelle injonction du Conseil constitutionnel lui imposant une date pour la tenue de la Présidentielle de 2024.
Si les 7 Sages lui imposent une date, il ne peut prendre un décret pour convoquer le collège électoral. Parce que rien ne l'y oblige. Cette position affichée par le chef de l'Etat se justifie par la saisine des candidats à la Présidentielle regroupés autour du FC25 demandant au Conseil constitutionnel de prendre ses responsabilités.
Lundi dernier, à Diamniadio, Macky Sall avait déclaré que la date de l'élection présidentielle sera déterminée par décret, quelles que soient les agitations des uns et des autres. D'après des confidences faites par des membres du gouvernement lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat est allé plus loin.
Macky Sall n'a pas manqué de relever que les prérogatives électorales prêtées au Conseil constitutionnel ne sont inscrites nulle part. Il a rappelé que la mission des 7 Sages se limte à valider les candidatures, vider les contentieux liés au scrutin et publier les résultats des élections.
Des ministres soulignent que le président de la République a utilisé un ton menaçant au cas où le Conseil constitutionnel prendrait une décision contraignante. Macky Sall n'écarte même pas l'idée de dissoudre le Conseil constitutionnel en ce sens que cela entre dans ses prérogatives.
Mieux encore, le chef de l'Etat a rappelé au Gouvernement que la Constitution lui permet d'user de tous les pouvoirs pour éviter et/ou surmonter les crises. Macky Sall faisant allusion à l'article 52 de la Constitution qui lui permet d'user de ses "pouvoirs exceptionnels" dans certaines conditions.