En affichant que le projet d’opération militaire est un « jeu de mensonge » et que les leaders ouest-africains seraient « pistonnés par derrière pour l’uranium, le gaz », l’opposant de 78 ans qui a passé 8 ans à la Cour Pénale Internationale (Cpi) à la suite de la crise post-électorale de 2010, rejoint une idée bien partagée de la rue africaine. Celle-ci rejette en grande partie tout interventionnisme surtout s’il semble être téléguidé par la France qui adopte une ligne dure et radicale contre les putschistes de tous bords.
Une opération au Niger pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions serait la « guerre la plus idiote », estime Laurent Gbagbo. Une position qui devrait davantage permettre à certains belliqueux de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de savoir raison garder et surtout de réfléchir sur les conséquences si une telle volonté venait à être satisfaite.
Gbagbo-Ouattara-Macky
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Du Mali, au Burkina Faso en passant par la Guinée, la position de Paris est sans ambages. Le Niger est une belle occasion pour arrêter la « saignée » et « préserver le choix du peuple » même si Paris ne s’est pas montré aussi réactif au Tchad où Mahamat Déby a succédé tranquillement à son père tué « au front ». L’allusion de Gbagbo au soutien des pays occidentaux aux décisions de la Cedeao est claire. Son « Et chez toi ? », pour interpeller Alassane Ouattara : « Quand ta Constitution dit que tu as le droit à deux mandats pas plus, et qu’au deuxième mandat tu tripatouilles la Constitution pour te faire un troisième mandat, puis un quatrième puis un cinquième, qu’est-ce que tu fais là ? C’est pas un coup d’Etat ça ? C’est un coup d’Etat », a-t-il affirmé.
« Et chez toi ? » pour dire à Macky Sall : « Il y a ceux qui suspendent les partis d’opposition chez eux, mais prétendent vouloir restaurer la démocratie ailleurs par la force. C’est un jeu de mensonge. Et contre ça que je me révolte ». Vraiment Gbagbo a raison.
