C'était la plus grande figure de la diplomatie américaine. Henry Kissinger, secrétaire d'Etat sous Richard Nixon et Gerald Ford, est mort mercredi à l'âge de 100 ans, a annoncé son organisation. Acteur incontournable pendant la Guerre froide, Henry Kissinger "est mort aujourd'hui dans sa maison du Connecticut", a indiqué son cabinet de conseil Kissinger Associates dans un communiqué, sans préciser la raison du décès.
L’ancien secrétaire d’État américain (1973-1977) et prix Nobel de la paix Henry A. Kissinger est mort mercredi à l’âge de 100 ans. Considéré comme l’un des plus grands diplomates de tous les temps, ce chantre de la realpolitik et intellectuel conservateur reste une figure controversée pour son rôle dans certaines des pages les plus sombres de la Guerre froide.
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Il était certainement le diplomate le plus célèbre et le plus écouté de la planète. L’ancien secrétaire d’État américain (1973-1977) et influent conseiller géopolitique Henry Kissinger est mort mercredi 29 novembre à l’âge de 100 ans après avoir marqué de son empreinte de géant la marche du monde.
Grand artisan du rapprochement historique entre les États-Unis et la Chine communiste au début des années 1970, initiateur de la politique de détente avec l’URSS, son nom reste également associé aux accords de Paris qui ouvriront la voie au retrait américain du Vietnam et lui ont valu le prix Nobel de la paix en 1973.
Mais ce bilan prestigieux n’a jamais cessé de susciter le débat aux États-Unis. À l’occasion du centième anniversaire du diplomate en mai 2023, le magazine The Nation, engagé à gauche, publiait un dessin d’Henry Kissinger prêt à se délecter d’un gâteau d’anniversaire nappé du sang des victimes de toutes les crises qui ont marqué sa carrière.
Ces dernières années, celui qui n’a jamais réussi à totalement gommer son accent allemand partageait régulièrement lors de conférences ou d’interviews son point de vue sur les grandes crises que traversent le monde. En 2014, après l'annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, Henry Kissinger plaidait pour la neutralité de Kiev face à la Russie.
Il change d'avis lors de l’invasion russe en 2022 et défend l’aide militaire apportée à l’Ukraine. Dans un entretien fleuve de 8 heures accordé en mai 2023 à The Economist, l’ancien diplomate estimait qu'"il n'y avait plus d’autre issue que de prendre l’Ukraine dans l’Otan, pour sortir l’Europe de l’insécurité".