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Marine Le Pen indésirable au Sénégal

Le séjour de Marine Le Pen au Sénégal suscite une vague de réprobations au sein de la classe politique et d'activistes ulcérés par sa loi du mépris sur l'immigration.
French far-right leader Marine Le Pen shared the gruesome images in December 2015, a few weeks after IS jihadists killed 130 people in Paris
French far-right leader Marine Le Pen shared the gruesome images in December 2015, a few weeks after IS jihadists killed 130 people in Paris

Marine Le Pen, la candidate battue au second tour de l’élection présidentielle de 2022 séjourne depuis lundi 16 janvier 2022, à Dakar, pour une visite de trois jours. Son voyage au Sénégal est au cœur de vives polémiques suscitant de vives réactions dans le pays. La députée et ancienne Première ministre Aminata Touré se dit « scandalisée ». Que vient faire au Sénégal Marine Le Pen qui incarne en France le racisme et la xénophobie depuis des décennies ?

"Comme militante anti-racisme, je ne lui souhaite absolument pas la bienvenue au Sénégal !", a écrit l’ancienne Première ministre dans un premier tweet. En second lieu, l’ex-chef de gouvernement a fait savoir qu’elle n’aurait jamais dû être autorisée à fouler le sol sénéglais. « La politicienne la plus raciste de France depuis des décennies Marine le Pen n’aurait jamais dû être autorisée à fouler le sol sénégalais. »

Dans la même veine, le panafricaniste Kemi Seba a déploré le fait qu’il soit « Persona non grata » alors que la politicienne la plus raciste est autorisée à mettre les pieds dans le pays. « Marine Le Pen autorisée à entrer au Sénégal, pendant que je suis interdit d’y fouler le sol…. Tellement d’amour pour ce pays, mais tant de blessures… », a écrit Kemi Seba sur Twitter.

Pas d’audience avec le président Macky Sall

En marge de sa visite, il n'est pas confirmé d’entrevue avec Macky Sall, le président sénégalais. Mais selon des sources du Palais présidentiel, il n'y aura pas d'audience avec le chef de l'Etat sénégalais. Elles n’ont pas cependant avancé les motifs de cette position du président de la République. Certainement au niveau du Palais, on sait qu’une audience accordée à Marine Le Pen qui défend des positions nationalistes et racistes contre les émigrés pourrait déboucher sur un scandale dont le président pourrait vraiment se passer.

Marine Le Pen est repartie donc de Dakar sans voir le président Macky Sall. L’extrême droite a trop de souvenirs de rencontres avortées avec des chefs d’Etat étrangers pour s’en réjouir à l’avance, surtout dans un pays aux liens étroits avec Paris. « Il y aura toujours des pressions de dernière minute, or il ne faut surtout pas gêner les autorités du pays où vous vous rendez : c’est la règle cardinale », expliquait Marcel Ceccaldi, l’avocat qui, depuis des décennies, met ses réseaux africains au service de Jean-Marie Le Pen et de sa fille.

Dans une tribune parue quelques heures plus tôt dans le quotidien français L'Opinion, la triple candidate malheureuse à la présidentielle a mis en exergue « l'importance d'un authentique co-développement euro-africain », « la francophonie » ou « les questions de sécurité alimentaire et de santé », tout en proposant « qu'un représentant de l'Afrique (siège) comme membre permanent du Conseil de sécurité » de l'ONU, en visant le Sénégal.

La visée est aussi « diplomatique », dit-on dans l’entourage de Marine Le Pen, alors que les « liens entre la France et l’Afrique se distendent », rapporte RFI. Autre volet : la sécurité. Marine Le Pen doit visiter à Dakar la base des les Éléments français au Sénégal (EFS), qui assurent notamment des formations dans les pays de la région.

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