Un marathon de dix heures de temps, de 16h à 2h du matin, du samedi au dimanche. C'est le temps qu'a duré la rencontre entre Macky Sall et "ses" députés, pour ferrer une alliance. Le président de la République a rassemblé tous les députés élus de sa coalition, ainsi que les leaders des différentes formations alliées au pouvoir dans la Salle des banquets du palais de la République.
L’ordre du jour portait essentiellement sur le travail parlementaire dans la nouvelle Assemblée qui va bientôt être installée. Et avant cela, dès le premier jour, les stratégies à mettre en place pour sécuriser les différents postes du Bureau de l’Assemblée, en commençant par le plus important, le premier d’entre eux, celui de président.
Macky Sall a écouté tout le monde, car tous les députés présents ont tenu à s’exprimer. Il n’y avait d’ailleurs que deux absents, qui se trouvaient hors du pays, et avaient tenu à justifier préalablement leurs déplacements. Tous ont voulu donner des gages de leur fidélité à la coalition et à son leader.
Et pour bien le souligner, il a été décidé, à l’unanimité, de reproduire le même schéma que lors des investitures. A savoir, laisser le choix des occupants des différents postes au chef de la coalition. Et chacun des présents a promis de se soumettre aux décisions qui seront prises.
Ceux qui auraient des prétentions, devraient les taire et comprendre que le chef ne vise que l’intérêt commun. D’ailleurs, étant donné que certains députés pourraient se retrouver à d’autres stations hors de l’Hémicycle, il y avait de fortes chances de pouvoir satisfaire des ambitions les plus crues.
Les participants ont tous convenu de taire querelles et ressentiments pour se focaliser sur l’objectif majeur, face aux enjeux découlant d’une majorité parlementaire fortement chahutée. Tous ont été conscients qu’il ne fallait aucune faille à l’Assemblée, pour permettre à la majorité de conserver… sa majorité !
Fort de sa longue expérience du Perchoir, le président Moustapha Niasse a partagé avec les nouveaux venus et ses collègues plus jeunes, quelques artifices pour sécuriser les votes, et s’assurer que, tout en respectant le caractère secret du scrutin, il ne pourrait y avoir de défection en leur sein.
D’autres propositions allant dans le même sens ont été faites également par d’autres, qui ont permis à tous et à chacun de croire que, sauf tremblement de terre, toute mauvaise surprise serait évitée. Le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall, également présent à la rencontre, a gratifié l’assistance d’un cours de Droit public sur les rapports entre l’Assemblée et l’Exécutif.
Il faut souligner que le Président de la République prévoit de convoquer l’Assemblée nationale dès le mois prochain, aux environs du 14 septembre. Dans la foulée de l’installation de l’Assemblée nationale, un remaniement ministériel sera annoncé, qui verra enfin, un Premier ministre prendre également fonction.