Que retenir de la sortie d'Ousmane Sonko ?

Retour sur les propos lourds de sens du leader de Pastef/Les patriotes face à la presse cet après midi

Ousmane Sonko

La déclaration d'Ousmane Sonko était très attendue, depuis son annonce 24 heures auparavant. En atteste la ribambelle de micros suspendus aux lèvres du l'opposant ce jeudi. Le face à face avec la presse débutera avec un retard de près d'une heure, sans incidence sur la force des propos du leader de Pastef, convaincu de son innocence, mais surtout conscient des faits des comploteurs qui usent de "viles méthodes" pour tenter de le liquider politiquement. Morceaux choisis.

"Tout dans cette affaire atteste d'un complot très mal ficelé comme ça a été dit. Le PV d'enquête de la gendarmerie qui est aujourd'hui le seul élément matériel disponible est totalement à décharge pour nous. Aussi bien dans les témoignages, le bulletin médical ainsi que tous les autres éléments qu'il contient. Ce PV avec tous les mensonges et incohérences de la plaignante y figurant, oriente vers la piste du complot. L'enquête a établi une intervention active de membres de la coalition Benno Bokk Yakaar de Macky Sall."

"Un conseil très important dans ce dossier DSK. L'envoyer en prison n'est pas une bonne solution, cela va entraîner le pays dans un cycle de manifestations pour sa liberté ici comme à l'étranger. Après la levée de son immunité, il faudra juste que les enquêteurs lui envoient sa convocation, il vient répondre, ils le laissent rentrer pour revenir le lendemain jusqu'à la fin de son audition le juge organise le procès et les avocats vont le pousser à avouer publiquement le rapport sexuel. Cela suffit, et là il sera discrédité devant l'opinion. Aller vers la condamnation serait une grosse erreur et cela va installer le pays dans un cycle de manifestations, mais libre, cette image de DSK va le suivre partout."

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"La commission, pour lever une immunité parlementaire est figée par l’article 53 qui dit qu’elle est obligatoirement constituée de 11 membres. Et l’article 40 dit qu’en cas de vacances, le groupe parlementaire auquel appartient le démissionnaire doit proposer quelqu’un à son remplacement. Le président de la commission saisit le président de l’assemblée et on convoque une nouvelle plénière de validation de ces deux nouveaux commissaires. Cela n’a pas été fait.

Quand les 2 membres ont démissionné, la commission a continué à délibérer à 9, alors que la loi a dit qu’il en faut obligatoirement 11. Et la conséquence de tout cela, c’est que cette commission, durant la plénière qui va se passer demain, ne peut pas lever mon immunité parlementaire parce que sa constitution est irrégulière. Nous avions envisagé de saisir la Cour suprême. Mais la jurisprudence en matière de levée d’immunité, on l’a vu avec l’affaire Khalifa Sall, à chaque fois que vous saisissez la Cour suprême elle se déclare incompétente."

"Macky Sall n’a qu’un seul but : arrêter Sonko le plus rapidement possible, décerner le mandat de dépôt. Ils sont obsédés par le mandat de dépôt. Il faut que Sonko soit rapidement isolé de ses militants, de sa base, du peuple sénégalais. Puis, ouvrir une instruction non limitée dans le temps pour me laisser pourrir en prison et me radier de la liste électorale, ternir mon image et me décrédibiliser. Voilà l’objectif de Macky Sall.

Que les sénégalais comprennent que cette affaire est une affaire entre Ousmane Sonko et Macky Sall, malheureusement en instrumentalisant une pauvre petite victime qui n’a absolument rien compris. Je dis non à la levée viciée et illégale d’une immunité que nous confère la confiance du peuple. Je réitère ce que j’avais dit. Si mon immunité est levée de façon régulière, ce qui n’est pas le cas, je répondrai à la minute qui suit. Si ce n’est pas le cas je ne répondrai pas parce que je ne serai pas logique avec moi-même."

"J’ai décidé d’invoquer mon droit constitutionnel naturel et individuel à la résistance à l’oppression. Parce que la constitution inscrit le droit à résister à l’oppression. Parce que la nature humaine c’est de résister à l’oppression quand elle s’exerce. Pour éviter le piège dans lequel ils veulent nous faire tomber j’invoque ce droit à titre individuel et chaque sénégalais, qui a le droit de l’évoquer à titre individuel s’il se sent concerné.

Cette résistance, ma résistance à moi, se manifeste par mon refus de reconnaissance de la légalité de la commission ad hoc et de ses recommandations et de la plénière illégitime de Benno Bok Yakaar. La conséquence, c’est que, quel que soit ce qui se passera demain, mon immunité parlementaire reste intacte."

"Cette résistance se traduit également par la récusation de Mamadou Seck ce juge partial du 8ème cabinet, non indépendant du procureur de la République et de Macky Sall. Mes avocats ont déjà déposé hier la demande de récusation. Et j’invite les sénégalais à avoir un œil attentif au doyen des juges d’instruction Samba Sall pour toute participation éventuelle au traitement de ce dossier.

Car c’est connu de tous. Tous les coups foireux contre les opposants politiques passe par ce triangle des Bermudes judiciaire Bassirou Gueye, Samba Sall et Mamadou Seck. Si Macky Sall veut me liquider, il devra, pour une fois, accepter de se salir les mains au lieu de se cacher lâchement derrière ces barbouses de la justice."

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