Tentés par la facilité en bien des cas, ils en font un véritable gagne-pain et un vrai business. Ils sillonnent les trottoirs, squattent les autoponts, les esplanades des mosquées et autres édifices publics de la capitale.
Les rues de Dakar sont prises quotidiennement d’assaut par beaucoup de mendiants qui parfois même nous viennent de l’étranger.
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En banlieue comme au centre-ville de Dakar, ces mendiants, majoritairement des femmes, se placent à des endroits où ils sont facilement visibles des passants afin de se faire repérer par des âmes charitables.
Une autre forme de mendicité a même vu le jour. Dans les rues, des mères de jumeaux sont postées aux feux tricolores avec leurs enfants qui sont parfois encore des bébés, pour quémander.
Une mendiante malienne explique : "cela fait 5 ans que je mendie avec mes enfants. Venue du Mali, j’ai essayé les petits commerces mais rien ne marche. Je suis donc devenue mendiante. Mes enfants ont un écart d’âge pas très grand et se ressemblent beaucoup. Je les fais donc passer pour des jumeaux. Par jour, je peux gagner entre 5.000 et 20.000 F CFA. Certaines font pire. Elles réunissent des enfants qui n’ont aucun lien familial et reversent une partie de la recette aux vrais parents la nuit venue. Impossible de faire un diagnostic de la vie réelle de chacun d’entre eux"
L’une des facettes de ce métier est le travail en groupe. Ils forment un conglomérat hommes, femmes et enfants, et parcourent les rues, tendant leurs sébiles au premier venu.
- « Cité Haoussa », une nouvelle cité de mendiants à Dakar
Des mendiants originaires du Niger construisent la "CITÉ HAOUSSA" à Dakar, à hauteur de Ngor virage. Des mendiants de toutes nationalité dont la majorité sont de Niger y ont élu domicile une cinquantaine de baraques comme dortoirs.
Les riverains de ce quartier huppé de Dakar demandent la démolition de ce bidonville en gestation qui défigure eue cadre de vie.
- La mendicité rapporte 5 milliards FCFA par an
Les personnes s'adonnant à la mendicité dans la capitale sénégalaise reçoivent de leurs bienfaiteurs 5,4 milliards de francs CFA par an, selon une estimation faite par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Les nécessiteux empochent 5,4 milliards de francs CFA par an, selon une estimation faite par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), visité par Pulse.sn.
"Il y a au moins 30 000 enfants qui mendient dans les rues de Dakar. On leur demande de ramener chacun un montant quotidien qui tourne autour de 500 francs CFA. Quand on multiplie cette somme au nombre de mendiants, ça donne 15 000 000 de francs CFA par jour, soit 5,475 milliards de francs CFA par an", d’après le rapport.
L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime que la mendicité des enfants génère plus de 8 millions de dollars par an (4,4 millions Fcfa) pour les enseignants coraniques au Sénégal.
Une enquête confirmée par le Rapport sur le trafic d’enfants au Sénégal mené par les chercheurs Mouhamadou Kane et Mamadou Abdoul Wane.
Les recherches menées dans les villes de Dakar, Saint-Louis, Thiès, Mbour et Kolda ont montré que les quatre premiers sont la principale destination des enfants convoyés depuis la Guinée-Bissau. Kolda est la principale zone de transit.
Selon le rapport, certains trafiquants marabouts, en particulier ceux qui opèrent à Dakar et à Saint-Louis, réinvestissent l'argent sale dans l'immobilier, en construisant des maisons à louer. Ils posséderaient également des taxis urbains, appelés clando au Sénégal.
L'étude de terrain a révélé que plus de 50 marabouts de Guinée-Bissau ont formé un groupe d'entreprises spécialisées dans l'importation de charbon de bois de leur pays d'origine, en utilisant l'argent collecté auprès de leurs enfants mendiants.