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Découverte : Juanito le Madrilène qui a inventé les 10 commandements de la remontada

Le refrain est bien connu des habitués de Bernabéu.
Juanito
Juanito

Juanito a toujours éprouvé un profond amour pour le Real Madrid, et l'a prouvé à chaque fois qu'il a porté le maillot blanc. Son talent et son style de jeu ont à de nombreuses reprises fait lever les foules de supporters madridistas. Un artiste balle au pied qui n'avait qu'une obsession : la victoire.

Mais bien avant de débarquer au Santiago Bernabéu, l'adolescent a écumé les arcanes du Vicente Calderón pendant deux saisons (1972-74) : une fracture du tibia le sauve d’une carrière à l'Atlético Madrid et après un rapide détour par Burgos, avec qui il s'est révélé, il signe chez les Merengues en 1977.

  • 121 buts, cinq Liga en dix saisons, deux Coupes d'Espagne et deux Coupes de l’UEFA

Pour les souvenirs : 121 buts, cinq Liga en dix saisons, deux Coupes d'Espagne et deux Coupes de l’UEFA, à une époque où seuls les champions de chaque pays participaient à la C1. Mais surtout, pour l’image : celle d’un joueur bouillant et fou, généreux et agressif, un régulier des chaudes soirées de Madrid qui, sur le terrain, se transformait en taureau sauvage.

C’est à travers les remontées historiques que Juanito se fera une spécialité des parcours européens à rallonge, avec force de retournements de situation à ruiner les bookmakers. Le joueur est l’artisan du fameux revirement de situation de 1980 face au Celtic en Coupe d’Europe. Battu 2 buts à 0 à l’aller, le Real, emmené par son attaquant vedette, l’emporte finalement 3 buts à 0 au retour, le but de la qualification étant signé par "Maravilla" à la 83ème minute. Le célèbre numéro 7 connaîtra trois autres retours victorieux sous les couleurs madrilènes, face à l’Inter, Anderlecht et le Borussia Mönchengladbach. Toutefois le natif de Fuengirola n’aura pas toujours eu une relation si charnelle avec la Coupe d’Europe.

En 1978, il frappe un arbitre et sera suspendu un an et demi. De retour dans l’effectif, il envoie le Real en finale de C1 face au grand Liverpool mais échoue en 1981. La fin de Juanito intervient en 1987 lors d'un affrontement entre les "Merengue" et le Bayern Munich. Voyant Lothar Matthaüs tacler sèchement un de ses partenaires, Juanito s’approche de l’Allemand encore à terre et lui écrase sa chaussure sur la joue. L’arbitre le voit : carton rouge. L’attaquant du Real est cette fois exclu de toute compétition européenne pour les cinq prochaines saisons. Il a 32 ans.

  • Mort d'une légende madrilène

La fin de la glorieuse aventure au Real Madrid pour Juanito qui va s’enfoncer un peu plus chaque jour… Jusqu’à ce 2 avril 1992, où il quitte définitivement ce monde dans un accident de la route alors qu’il revenait d'un match de son Real qu'il aimait tant et qu'il souhaitait entraîner.

Ce chant à sa gloire qui résonne toujours dans l’antre de Bernabeu, son portrait toujours présenté aux adversaires comme preuve de combativité, son nom presque devenu à lui seul une devise, l’orgueilleux Juanito en aurait surement été fier, lui qui est considéré comme l’essence même du Real, un club fier qui ne doit jamais baisser les armes.

  • Voici les « 10 commandements de la remontada » instauré par Juanito à ses coéquipiers :
  1. Dans l’autocar du retour il faut déjà parler d’écraser l’adversaire au retour.
  2. Pendant la semaine écrire que l’exploit est possible.
  3. Intimider l’adversaire dans le tunnel à travers des regards pénétrants et des gestes provocateurs.
  4. Dans le toss avec l’arbitre il faut toujours demander le ballon. L’adversaire ne doit pas toucher la balle même au départ.
  5. La première action du match doit toujours se finir dans la ligne de but ou arracher des encouragements au public.
  6. Il faut toujours faire la première faute du match. Si elle est dure et qu’elle intimide l’adversaire c’est beaucoup mieux.
  7. Il faut tirer aux buts en premier. Peu importe que la frappe aille dehors si elle fait du bruit contre les panneaux publicitaires.
  8. C’est très important de raccourcir la mi-temps et revenir sur le terrain avant que l’arbitre ne le demande. Même pendant pause, il faut presser l’adversaire.
  9. Il faut tracer une ligne imaginaire et essayer que le rival ne la franchisse pas.
  10. Jouer en poussant les efforts au maximum pour que le public soit totalement acquis à la victoire.
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