Révélations inédites sur le manager de Wally Seck, Baye Zale, inhumé hier

Une personnalité marquée par la rigueur, la patience et une profonde modestie

La disparition soudaine de Baye Zale a provoqué une onde de choc dans le milieu culturel sénégalais, tant rien ne semblait annoncer une fin aussi brutale. En quelques heures, les hommages ont afflué, révélant l’empreinte profonde laissée par un homme dont le travail parlait toujours plus fort que la voix. De son vrai nom Mouhamed Madiaw Sène, Baye Zale est né et a grandi dans la banlieue dakaroise. C’est là qu’il fait ses humanités, forgeant une personnalité marquée par la rigueur, la patience et une profonde modestie, rapportent des sources de L'OBS. Rien ne le prédestinait à devenir une figure du showbiz, si ce n’est cette passion précoce pour le spectacle et l’image.

Il fut un touche à tout

Avant le management, il touche à tout. Il apprend sur le terrain, loin des projecteurs, là où se construit le vrai savoir. Photographe, caméraman, animateur, bagagiste, technicien de sonorisation, Baye Zale “rampe”, selon l’expression consacrée dans le milieu. Il fait ses armes à Carrefour des Stars, dans la sonorisation, puis poursuit des études en audiovisuel, convaincu que la maîtrise technique est une clé indispensable dans l’univers du divertissement. Il travaille également avec feu Ndongo Lô, une expérience fondatrice qui affine son regard artistique et renforce son attachement à la culture sénégalaise. Très tôt, Baye Zale comprend que la réussite d’un artiste repose autant sur la scène que sur tout ce qui se joue en coulisses.

Sa rencontre avec Sidy Diop

C’est presque par fraternité que Baye Zale entre dans le management. À travers l’un de ses frères, il fait la rencontre de Sidy Diop. Au départ, il ne s’agit pas d’un contrat, encore moins d’une ambition financière. Il l’aide comme on aide un petit frère, par conviction, par loyauté, par amour du travail bien fait. Peu à peu, son sens de l’organisation, sa vision stratégique et sa connaissance du terrain font la différence. C’est Baye Zale qui met à Sidy Diop le pied à l’étrier, structurant sa carrière et lui ouvrant les portes de ses premières tournées en Europe, une étape décisive pour l’artiste.

Le lien qui les unit dépasse rapidement le cadre professionnel. Très affecté par sa disparition, Sidy Diop lui rendra un hommage bouleversant : «Il a été pour moi bien plus qu’un manager : un frère et un ami. Je garderai de lui le souvenir d’une personne humaine, bienveillante et inspirante.» Des mots qui disent tout du rôle qu’a joué Baye Zale, autant dans la carrière que dans la vie personnelle de ceux qu’il accompagnait.

Après Sidy Diop, Baye Zale poursuit son chemin auprès de Mandiaye Seck, fils du chanteur Ousmane Seck. Là encore, il met son savoir-faire au service d’une nouvelle génération, conscient du poids de l’héritage, mais aussi des exigences de la modernité musicale. Il accompagne, structure, conseille, toujours dans l’ombre, fidèle à sa réputation d’homme rigoureux, déterminé et véridique.

Son parcours le mène ensuite naturellement vers Wally Ballago Seck, le «Faramarène». Avant d’en devenir le manager, Baye Zale évolue d’abord au sein du staff, occupant diverses fonctions. Il observe, analyse, s’imprègne de l’univers de l’artiste. Lorsqu’il prend officiellement les rênes du management, il gère pendant la carrière de Wally Seck d’une main de maître, apportant méthode, discipline et sens stratégique. Un rôle central qu’il a occupé pendant près d’un an, soulignant son professionnalisme et son engagement total.

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Un homme de principes et de famille

Derrière le professionnel se trouvait aussi un époux et un père de famille, profondément attaché aux siens. Ceux qui l’ont côtoyé décrivent un homme de culture, droit, modeste, peu friand des projecteurs, mais toujours présent quand il fallait travailler, arbitrer ou protéger. Cette discrétion explique sans doute pourquoi sa disparition a pris tout le monde de court.

Il a été inhumé hier, au cimetière musulman de Yoff, en présence de sa famille, de ses amis et proches du monde la culture.