Publicité

Tensions au sommet de l'Etat : Juan Branco remet en cause la légitimité de Diomaye Faye

Dans une longue publication intitulée « Le legs de la révolution sénégalaise est en jeu », l’avocat Juan Branco a ravivé le débat autour de la légitimité politique au sein du pouvoir. Défendant fermement Ousmane Sonko, il affirme que le Premier ministre est le seul véritable « représentant légitime du peuple », minimisant le rôle institutionnel du président Bassirou Diomaye Faye.
Publicité

L’avocat Juan Branco, proche d’Ousmane Sonko, a publié un texte particulièrement virulent intitulé « Le legs de la révolution sénégalaise est en jeu », revenant longuement sur les tensions supposées entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre. Selon lui, la légitimité populaire au Sénégal serait incarnée non pas par le Chef de l’État, mais par Ousmane Sonko, dont il vante le rôle central dans l’alternance politique.

Publicité

« Le seul représentant légitime du peuple »

Dans ce texte diffusé sur ses plateformes, Juan Branco estime qu’Ousmane Sonko a porté à lui seul l’élan révolutionnaire qui a conduit à la victoire électorale du duo Sonko–Diomaye. « Quand ce grand homme qu'est Ousmane Sonko rafle plus de 50 % des suffrages et fait gagner au premier tour, il n’y a pas de formalité institutionnelle qui tienne », écrit-il. L’avocat considère que la victoire de Bassirou Diomaye Faye n’aurait été possible que grâce à la consigne de vote du leader de Pastef, ce qui, selon lui, confère à Sonko une légitimité supérieure à celle issue des urnes.

Accusations contre l’« ancien système »

Publicité

Tout au long de sa publication, Juan Branco accuse une partie de l’administration sénégalaise et de l'ancien régime d’entraver les changements promis. Il fustige le maintien en poste de certaines figures de l’ère Macky Sall, dénonçant un « ancien monde » encore trop influent et freinant, selon lui, la rupture voulue par la population. Il va jusqu’à évoquer le risque d’une « trahison », si le gouvernement venait à s’éloigner de l’esprit de la « révolution démocratique » amorcée en mars 2024.

Une charge contre l’immobilisme et les puissances étrangères

Branco critique également la gestion des dossiers sensibles, notamment sur le plan économique, sécuritaire et diplomatique. Il appelle le Sénégal à s’affranchir davantage des institutions financières internationales, à renforcer ses alliances avec les BRICS, et à redéfinir sa politique étrangère, notamment sur la Palestine.

Un avertissement politique

Publicité

Dans une phrase lourde de sens, l’avocat prévient : « Que ceux qui font obstacle à la souveraineté du peuple se soumettent ou se démettent. » Il va même jusqu’à suggérer une réforme constitutionnelle pour trancher tout conflit de légitimité politique qui surviendrait entre Sonko et Diomaye.

Un discours qui divise

La publication de Juan Branco intervient alors que le climat politique reste sensible. Si certains voient dans son texte une défense radicale de la révolution démocratique, d’autres y lisent une ingérence ou une tentative de mettre sous pression le Chef de l’État. Pour l’heure, ni la présidence ni la primature n’ont officiellement réagi à ce long message, qui ne manquera pas d’alimenter les débats autour des rapports entre Diomaye Faye et Ousmane Sonko.

Publicité
Publicité