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Assurance-vie détournée : La CENTIF démonte un montage de blanchiment à 100 millions FCFA

La Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) a mis à nu un stratagème de blanchiment impliquant une société familiale. À travers un contrat d’assurance-vie souscrit puis rapidement racheté, des fonds soupçonnés de provenir d’un détournement ont été injectés dans le circuit bancaire.

Le rapport 2024 de la CENTIF révèle une nouvelle tentative sophistiquée de blanchiment de capitaux impliquant la société MAXI. L’affaire débute le 29 décembre 2023, lorsqu’une dame d’affaires, identifiée comme Madame Vert, souscrit dans une agence bancaire un contrat d’assurance-vie intitulé Capital Plus. Le montant engagé est particulièrement élevé , 100 millions de FCFA, alimentés par deux virements de 50 millions effectués en septembre 2023 par son père, Monsieur Bleu, administrateur général de la société. Quelques mois plus tard, la cliente procède au rachat total du contrat, récupérant la totalité du capital initial assorti d’un faible gain. Une opération qualifiée d’« atypique » par les enquêteurs, les assurances-vie étant conçues pour un placement à long terme, non pour des allers-retours rapides de fonds.

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Des flux suspects autour de MAXI

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L’analyse financière a mis en lumière une série d’anomalies. Sur le compte de Madame Vert, de fréquents dépôts en espèces, parfois effectués par des tiers, ont été relevés en plus des virements de son père. De son côté, le compte bancaire de Monsieur Bleu affiche des flux globaux estimés à 1,864 milliard de FCFA. Les soupçons s’épaississent lorsqu’il apparaît que des retraits en espèces effectués par la société MAXI transitaient par un intermédiaire avant d’atterrir sur les comptes personnels du dirigeant. Ces mouvements laissent penser à un détournement de fonds sociaux au profit de l’administrateur général.

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Un montage classique de blanchiment

Selon la CENTIF, le mécanisme repose sur un schéma bien connu : détournement des fonds de la société MAXI par son dirigeant , transfert des sommes sur le compte de sa fille , placement dans un produit financier réputé sûr, l’assurance-vie, pour « habiller » l’argent d’une apparente légalité , rachat anticipé du contrat afin de réinjecter l’argent dans le système bancaire, désormais « blanchi ». Ce procédé ne relève pas seulement du blanchiment de capitaux. Il met aussi en évidence des faits potentiels d’abus de biens sociaux, de fraude fiscale et d’utilisation détournée de l’assurance-vie comme outil de dissimulation. Considérant la gravité des faits et les indices concordants, la CENTIF a saisi l’autorité judiciaire. Le dossier pourrait déboucher sur des poursuites contre Madame Vert, mais surtout contre son père, considéré comme l’architecte du montage. Avec ce nouveau cas, la CENTIF souligne la vigilance nécessaire autour des produits financiers tels que l’assurance-vie, qui peuvent servir de relais à des flux illicites lorsqu’ils sont détournés de leur finalité.

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