C’est par une publication virulente sur ses réseaux sociaux que Moustapha Diakhaté, figure politique bien connue au Sénégal, a annoncé avoir reçu une convocation officielle de la DIC (Division des investigations criminelles). L’ancien député et ex-bras droit de Macky Sall affirme être ciblé pour des déclarations faites dans la presse, sans qu’aucune précision ne lui ait initialement été donnée quant aux motifs exacts de cette convocation.
)
« Le vendredi 6 juin, un policier m’a contacté pour me convoquer à la DIC le jour même à 15h. J’ai demandé une convocation écrite et des précisions sur les faits. Je n’ai rien reçu jusqu’à ce lundi 9 juin, où le délégué de quartier m’a enfin remis le document officiel », a-t-il détaillé dans un long texte publié sur Facebook. Dans sa publication, Moustapha Diakhaté dénonce fermement ce qu’il qualifie de “pénalisation de la liberté d’expression”. Il accuse directement le parti au pouvoir, Pastef, et son leader Ousmane Sonko, de mettre en place une “politique d’épuration” visant à réduire au silence les opposants et les voix discordantes. Il établit même un parallèle inquiétant entre le contexte politique actuel et la montée des régimes totalitaires en Europe au XXe siècle, citant Angela Merkel et Noam Chomsky pour appuyer son propos. Malgré la virulence de ses accusations, Moustapha Diakhaté affirme qu’il se présentera à la DIC ce mardi 10 juin à 10h, conformément à la convocation. « En tant que citoyen respectueux des lois, j’y serai. Mais je n’abandonnerai jamais le combat pour la démocratie », conclut-il.
LIRE AUSSI : https://www.pulse.sn/articles/news/2-mois-de-prison-de-ferme-pour-moustapha-diakhate-2024112821285061828
)
Cette nouvelle convocation relance le débat sur la gestion des libertés publiques sous le nouveau pouvoir. Depuis l’arrivée de Pastef à la tête de l’État, plusieurs figures politiques ou intellectuelles critiques ont fait l’objet de convocations, voire de poursuites. Pour les partisans de Diakhaté, il s’agit d’un acharnement politique ; pour d'autres, le respect du cadre légal doit prévaloir, y compris pour les propos tenus publiquement.
)
La convocation de Moustapha Diakhaté vient raviver les tensions entre le pouvoir et l’opposition, dans un contexte où la liberté d’expression semble de plus en plus scrutée, voire contestée. L’issue de cette affaire sera un indicateur important de l’équilibre entre ordre public, droit à la critique, et pluralisme démocratique dans le Sénégal d’aujourd’hui.