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Poursuivi pour le crime de viol de son ancienne élève Fatou Barry qu'il est accusé d'avoir séquestrée et obligée à des rapports sexuels, Modou Wade Guèye a comparu hier devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel pour répondre de ce chef.
L'affaire remonte au 16 février 2022 quand l'élève Fatou Barry, accompagnée de ses parents, se présente devant le commandant de la brigade de gendarmerie de Diourbel pour déposer une plainte contre son ancien professeur de mathématiques, Modou Wade Guèye.
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Munie d'un certificat médical établi par un gynécologue de l'hôpital régional Heinrich Lübke de Diourbel attestant de déchirures hyménales récentes et perte récente de l'hymen, Fatou Barry accusait Modou Wade Guèye de l'avoir violée, séquestrée et filmée nue après lui avoir fait du chantage en la menaçant de publier ses vidéos sur les réseaux sociaux si jamais elle racontait à quelqu’un ce qu'elle avait subi.
Le même jour, le professeur de mathématiques originaire de la Petite côte (Mbour) est arrêté en plein cours au CRETEF (Centre régional d'enseignement technique féminin) de Diourbel. Interrogé, Modou Wade Guèye commence par nier avoir eu des rapports sexuels avec Fatou Barry avant de se raviser en reconnaissant avoir fait l'amour avec cette dernière qui, selon lui, avait très clairement consenti à entretenir des rapports sexuels avec lui.
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Après deux jours de garde à vue, le jeune professeur de mathématiques est déféré au parquet avant d'être inculpé du crime de viol et placé sous mandat de dépôt à la maison d'arrêt et de correction (Mac) de Diourbel.
Devant le juge d'instruction, Modou Wade Guèye a réitéré ses déclarations faites à l'enquête. Mais devant la barre de la Chambre criminelle de Diourbel, hier mercredi 29 mai, Modou Wade Guèye a indiqué n'avoir fait l'amour avec Fatou Barry que parce que celle-ci était venue chez lui pour le charmer et qu'elle voulait qu'ils fassent l'amour. Des déclarations qui ont littéralement irrité la plaignante qui a retracé les différentes péripéties de sa mésaventure.
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« C'était le 15 février 2022. Je m'en rappelle parce que c'est ce jour que ma vie a basculé. La veille, alors que je révisais, j'ai reçu un appel téléphonique de monsieur Modou Wade Guèye, mon ancien professeur de mathématiques. Au bout du fil, il m'a dit qu'il avait besoin de moi parce qu'il avait besoin que je le dépanne. Quand je lui ai demandé en quoi je pouvais l'aider, il m'a répondu qu'il voulait que je lui fasse la cuisine. J'ai d'abord refusé mais j'ai fini par lui dire oui parce qu'il insistait. C'est là que je lui ai demandé son adresse. Quand je suis allée chez lui, je lui ai fait le déjeuner. Mais une fois que j'ai fini, je lui ai dit que j'allais rentrer chez moi parce que j'avais des révisions à terminer. Mais Modou Wade Guèye a refusé que je quitte les lieux. Non seulement il m'a barré la route, mais il est subitement allé fermer la porte à clé. Et avant même que je ne comprenne ce qu'il avait en tête, il m'a violemment pris la main et m'a jetée sur le lit. Ensuite il a commencé à me déshabiller. Je me suis mise à crier de toutes mes forces. Mais personne n'est venu à mon secours et il m'a pénétrée de force. Après avoir satisfait sa libido, il s'est mis à me filmer avec son smartphone. Quand il m'a enfin ouvert la porte, Modou Wade Guèye m'a fait du chantage en menaçant de publier les vidéos sur les réseaux sociaux si je racontais quoi que ce soit », a narré la jeune fille de 20 ans.
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Une version aussitôt démentie par Modou Wade Gueye. « La vérité est que je sortais avec Fatou Barry. Je sais que cela peut paraître amoral, mais nous nous aimions. Le jour des faits, nous avons passé la journée ensemble seuls chez moi. C'est elle qui a cuisiné. Après le repas, nous sommes allés dans ma chambre où nous avons fini par faire l'amour. Mais je précise, je jure que je n'ai jamais abusé sexuellement d'elle. Au contraire, il s'agit de rapports sexuels consentis parce que nous étions amoureux. Je reconnais l’avoir filmée. Mais ce n'était nullement pour la faire chanter, mais plutôt parce qu'elle était d’accord », s'est défendu l'accusé.
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Mais ces arguments de la défense n'ont visiblement convaincu ni le procureur qui a requis quinze années de réclusion criminelle après avoir invoqué les dispositions de l'article 320 du code pénal, ni Me Assane Dioma Ndiaye de la partie civile qui a sollicité vingt millions de dommages et intérêts pour sa cliente Fatou Barry. Quant à Me Serigne Diongue le conseil de la défense, il a plaidé la relaxe à titre principal et subsidiairement la relaxe au bénéfice du doute pour Modou Wade Guèye. L'affaire a finalement été mise en délibéré par la Chambre criminelle qui rendra son verdict à la prochaine session mensuelle du 24 juin prochain.