C’est une affaire digne d’un polar industriel qui secoue le secteur des télécommunications. La Brigade de recherches de Keur Massar a mis à nu un vaste réseau de vols de batteries lithium et de câbles télécoms, appartenant à Camusat, un sous-traitant stratégique de la Sonatel. Au centre de ce système : M. Socé (33 ans) et M. Diop (32 ans), deux techniciens de confiance, aujourd’hui condamnés pour vol en réunion et recel.
Cables-réseaux-de-Sonatel
Le modus operandi était redoutablement bien ficelé , les batteries et câbles destinés aux antennes de télécommunication étaient camouflés sur les sites techniques pendant la journée, puis récupérés la nuit pour être revendus sur le marché noir. « Il enfouissait le matériel dans les fosses techniques pour les reprendre plus tard », a confié un représentant de la Sonatel lors de l’enquête. Les pièces volées étaient ensuite écoulées par l’intermédiaire de M. Diop, qui les revendait à Ch. A. Seck (37 ans), commerçant établi à la Médina, se faisant passer pour un simple acheteur d’équipements électroniques. Une opération d’infiltration menée par les gendarmes a permis de piéger Diop en flagrant délit, conduisant à l’arrestation de tout le réseau.
Tribunal-de-grande-instance-de-Pikine-Guediawaye
Les perquisitions ont permis de saisir plusieurs batteries lithium, câbles, onduleurs et panneaux solaires répartis entre Pikine, Gorom et Keur Massar. Selon Camusat, les pertes s’élèvent à plus de 700 millions de FCFA, un montant incluant les pannes de réseau et les pénalités infligées par la Sonatel. À l’audience, les prévenus ont tenté de minimiser leur implication. M. Socé a reconnu avoir volé des batteries « alarmées » qu’il prétendait vouloir réparer, tandis que M. Diop soutient n’avoir vendu que « deux batteries ». Mais leurs explications n’ont pas convaincu le tribunal. Le verdict, rendu le 22 octobre par le Tribunal de Pikine-Guédiawaye, a été sans appel ; M. Socé : 2 ans de prison dont 6 mois ferme, M. Diop : 3 mois ferme, Ch. A. Seck : 2 mois ferme. Les trois hommes devront en outre verser 2,5 millions de FCFA de dommages et intérêts à Camusat et à la Sonatel.


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