Parité euro-dollar : le pire attend les ménages sénégalais

La devise européenne égale pour l’heure le dollar. Une situation inédite depuis sa mise en circulation en 2002, causée par l’inflation et la guerre en Ukraine. Ce qui entrainer une « hausse généralisée des prix. »

euro dollar

C'est historique. L'euro a brièvement atteint 1 dollar depuis mardi dernier, première fois depuis deux décennies. Une dégringolade de la devise européenne qui s'explique par les inquiétudes qui planent sur le Vieux Continent en proie à une flambée des prix de l'énergie et la crainte de pénuries l'hiver prochain mais aussi par une politique monétaire plus agressive du côté des Etats-Unis pour lutter contre l'inflation. La devise européenne est brièvement tombée à 1 dollar vers 11h50. Il est ensuite très légèrement remonté et s'échangeait vers 12H10 pour 1,0024 dollar. Un dollar qui, en ces temps marqués par l'incertitude pour le continent européen, bénéficie plus que jamais de son statut de valeur refuge auprès des investisseurs qui le privilégient. Le billet vert a ainsi gagné près de 14% depuis le début de l'année. La semaine dernière, l'euro avait déjà chuté à son plus bas niveau depuis près de vingt ans, en descendant à 1,0298 dollar pour 1 euro, après avoir chuté mi-mai à 1.035 dollar.

Cette nouvelle dégringolade s'explique par les sommets atteints par les prix de l'énergie (électricité, gaz, carburant) depuis le déclenchement du conflit en Ukraine le 24 février dernier et qui pèse lourdement sur l'Union européenne et fait planer le risque de pénurie l'hiver prochain. En témoigne la décision de l'Allemagne, le 23 juin, qui a activé le niveau 2, dit d'« alerte », de son plan d'urgence sur l'approvisionnement en gaz, devenu une « ressource rare ».

Le marché s'est ainsi inquiété d'une possible crise énergétique majeure sur le Vieux continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après cette interruption.

Vers une hausse généralisée des prix

Au niveau national, cette situation ne sera pas sans conséquences. Le professeur Abdoulaye Seck, spécialiste en monnaie et Finance à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, interrogé par la RFM, redoute une hausse généralisée des prix. Il précise : « On va inéluctablement vers une hausse généralisée des prix. Parce que l’économie mondiale est tournée vers le dollar. Tout est en dollars. Et si maintenant cette baisse de l’euro par rapport au dollar continue, on ne peut pas ne pas aller vers une hausse généralisée des prix surtout à l’importation. Ce qui fait que l’importateur verra son budget réduit, face à ces prix qui ont gravement augmenté. Ce qui se ressentira au niveau de l’économie dans sa généralité et dans sa globalité. » Il ajoute : « en vérité, ce sont les prix payés par les consommateurs à un niveau mondial qui sont gravement impactés et de façon négative. La forte appréciation de l’euro par rapport au dollar fait planer une forte probabilité de hausse des prix à l’importation. Et pour des économies comme le Sénégal, avec la consommation qui est à 90% tournée vers l’extérieur, les importations vont peser beaucoup plus sur la facture à payer. »

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ARTICLES SUGGÉRÉS

Lac 2 Guiers est libre

Lac 2 Guiers est libre

Kaolack : un ouvrier retrouvé mort dans une usine

Kaolack : un ouvrier retrouvé mort dans une usine

Cambriolage à Yoff : le cerveau du gang tombe

Cambriolage à Yoff : le cerveau du gang tombe

Ils sont 12 910 détenus dans les prisons sénégalaises

Ils sont 12 910 détenus dans les prisons sénégalaises

Après Thiaroye, un autre drame secoue Ziguinchor

Après Thiaroye, un autre drame secoue Ziguinchor

Une coiffeuse mère célibataire arrêtée pour prostitution

Une coiffeuse mère célibataire arrêtée pour prostitution

Voilà pourquoi vous êtes fauché tous les mois

Voilà pourquoi vous êtes fauché tous les mois

Volleyball : 5 joueuses enceintées par leurs encadreurs

Volleyball : 5 joueuses enceintées par leurs encadreurs

13 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici à 2050

13 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici à 2050

ADVERTISEMENT