La voyance ou 'Guissaané' : un métier juteux au Sénégal

Qui n'a pas envie de savoir ce que l'avenir lui réserve ? La voyance ou "Guissaané" dans la langue wolof est une pratique très prisée par les Sénégalais. Cette quête de l'inconnu, pousse souvent certaines personnes a squatter les devins ou voyants(es) pour assouvir leur curiosité.

cauris

Au Sénégal, la voyance est un métier très bien payé. Les "diseurs de bonne aventure" sont les personnes les plus sollicitées. Nombreux sont les voyants et voyantes qui se frottent les mains grâce à leur don. Avec les difficultés de la vie, certaines personnes, dont la plupart sont des femmes, consultent les devins et voyants pour en savoir plus sur leur vie ou sur leur avenir.

Un devin (kahin), c’est quelqu’un qui annonce des choses qui pourraient se produire dans le futur, comme ceux qui ont des complices parmi les djinns qui leur ramènent des informations. Il se base sur ces informations pour annoncer aux gens que telle ou telle chose va se produire. Quant au voyant, c’est quelqu’un qui parle de choses qui ont déjà eu lieu dans le passé, par exemple ce qui a été volé et ce qui est de cet ordre.

  • Une pratique dévoyée
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Avant, les voyants(es) habitaient dans des quartiers populaires, des maisons délabrées dans des conditions de vie très modestes. C'était, selon les croyances, soit un don du ciel, ou un héritage légué par les ancêtres et la personne le faisait dans une très grande discrétion.

A travers des cauris, du sable, de l'eau ou des fétiches, elles prédisaient l'avenir moyennant de petite somme allant de 100 à 1000 FCFA. Et chacun y trouvait son compte.

Mais avec la modernisation et l'arrivée de la technologie, la voyance est devenue un métier très rentable. Les liseuses de cauris qui avant travaillaient dans la plus grande discrétion, exposent désormais leur savoir dans les médias et les réseaux sociaux.

Les prix pour une séance de consultation sont passés de 1000 FCFA à 10.000 voire même 20.000 FCFA pour les voyantes célèbres.

Pour démontrer leur talent, ces voyants(es) occupent le petit écran et se prononcent sur les faits de société, la politique, la lutte et même les mariages des célébrités en prédisant la mort, la chute ou l'échec.

Dans certains médias, des émissions sont consacrés à la voyance avec comme animatrice ou invitée une voyante qui prédit l'avenir aux auditeurs qui appellent en direct. Et ce genre d'émission draine une forte audience.

  • Une pratique courante chez les femmes

La voyance est une croyance ancrée chez les Sénégalais surtout chez les femmes. Avec les mariages polygames, les difficultés de la vie, les dames font recours aux services des voyantes. Soit pour parer aux attaques mystiques ou changer le dénouement d'une situation avec des sacrifices dictés par la liseuse de cauris.

  • Une pratique bannie dans l'Islam

Il est dit dans le Saint Coran, que "celui qui va consulter un devin ou un voyant en croyant ce qu'il dit, certes il aura mécru en ce qui a été révélé au prophète Muhamed". Et d'après les prêcheurs, pour un musulman qui consulte un devin ou un voyant, ses prières seront rejetées durant 40 jours.

C'est dire que cette pratique est interdite chez le musulman d'autant plus que ces voyants sèment toujours la zizanie dans les relations humaines avec de fausses prédictions et accusations injustifiées.

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