Le classement Doing Business de la Banque mondiale donne un aperçu annuel du degré de facilité avec lequel il est possible de faire des affaires dans 190 économies à travers le monde. Il est basé sur dix indicateurs qui mesurent la facilité de création, d'exploitation et de fermeture d'une entreprise. Voici cinq choses que vous devez savoir sur le classement Doing Business.
Les classements Doing Business ne sont pas exempts de critiques. Certains affirment qu'ils incitent les pays à adopter des politiques favorables aux entreprises sans tenir compte des coûts sociaux et environnementaux. D'autres affirment que les classements sont biaisés en faveur des intérêts des pays développés et qu'ils ne reflètent pas fidèlement la réalité des affaires dans de nombreuses régions du monde.
« L’exercice comporte plusieurs points faibles sur le plan du mode opératoire, du contenu et de la présentation, qu'il convient d'éliminer rapidement si l'on veut maintenir la crédibilité et l'utilité du programme », alertait en 2008 le Groupe indépendant d'évaluation, institution indépendante faisant partie du Groupe de la Banque mondiale.
2 - Classements très influents
Malgré la controverse, les classements Doing Business sont largement utilisés par les décideurs politiques, les investisseurs et les entreprises du monde entier. Les pays qui figurent en bonne place dans les classements s'en servent souvent pour attirer les capitaux étrangers, tandis que ceux qui sont mal classés peuvent faire l'objet d'un examen plus approfondi de la part des investisseurs.
3 - Classements qui mesurent des aspects spécifiques de l'environnement des entreprises
Les dix indicateurs utilisés dans le classement Doing Business couvrent des aspects spécifiques de l'environnement des affaires, tels que la facilité d'obtention des permis de construire, l'enregistrement de la propriété et la résolution de l'insolvabilité. Les classements ne mesurent pas des aspects plus larges de l'environnement des affaires, tels que la qualité des infrastructures, l'État de droit ou le niveau de corruption.
4 - Classements critiqués pour leur méthodologie
Les détracteurs du classement Doing Business ont exprimé des inquiétudes quant à la méthodologie utilisée pour le calculer. Par exemple, certains affirment que les classements ne tiennent pas compte de l'économie informelle ou du rôle de l'État dans l'économie. D'autres affirment que les classements s'appuient trop sur les expériences des grandes entreprises et ne tiennent pas compte des défis auxquels sont confrontées les petites et moyennes entreprises.
5 - Classements qui ont évolué dans le temps
Depuis son introduction en 2003, le classement Doing Business a subi plusieurs changements. Ces dernières années, la Banque mondiale s'est efforcée de répondre à certaines des critiques formulées à l'encontre du classement en révisant la méthodologie et en ajoutant de nouveaux indicateurs.
6 - Classements suspendus en 2021
La Banque mondiale avait suspendu la publication du Doing Business depuis l'édition 2020 afin d'enquêter sur des irrégularités dans le traitement des données. En effet, plusieurs grands médias, dont le Financial Times, The Economist et le Wall Street Journal, rapportent que les données de la Chine, de l'Azerbaïdjan, des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite sont soupçonnées d'avoir été « modifiées de manière inappropriée » dans la publication Doing Business 2020.
En septembre 2021, la Banque mondiale annonce l'arrêt définitif des publications. Il reste donc à voir si les classements seront relancés à l'avenir.