Macky Sall briguera-t-il un troisième mandat en 2024 ? Interrogé sur le sujet, le chef de l’État avait laissé planer le doute, se défaussant à travers un pudique ni oui ni non. Car si, à première vue, les textes sont clairs, tout dépend de la manière dont on les interprète. Un flou entretenu par soixante années de revirements institutionnels. En apparence, l’article 27 de la Constitution est limpide : « La durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire ou constitutionnelle. »
Dans un entretien avec Jeune Afrique paru ce lundi 30 Mai 2022, Macky Sall donne rendez-vous aux Sénégalais après les Législatives pour se déterminer sur le 3e mandat.
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« Ce débat sur le 3e mandat, je le traiterai en temps voulu et les Sénégalais seront édifiés. Ce qui est sûr, c’est que je ne poserai jamais un acte qui soit antidémocratique ou anticonstitutionnel. » « Si je dis oui, je veux être candidat, le débat va enfler et on ne va plus travailler ; donc il y aura de la matière pour les spécialistes de la manipulation et de l’agitation. Si je dis non, dans mon propre camp les gens ne travailleront plus non plus ; tout le monde sera dans une dynamique de se préparer pour l’élection. Or moi, j’ai un mandat à exercer », se justifie-t-il.
Dans l’entretien avec Jeune Afrique, le chef de l’État, Macky Sall, en dit plus sur la volonté qui lui est prêtée de briguer un 3e mandat. « Je répondrai à cette question après les législatives », a-t-il répondu, ajoutant qu’il « sera alors temps de fixer le cap de 2024. » En attendant, « nous avons du travail, et nous n’avons guère le loisir de nous disperser », a-t-il dit.
Toutefois, à la Une du journal paru ce lundi, le chef de l’État, Macky Sall a déclaré une phrase qui entretient le flou : « mon travail de président est loin d’être achevé », soulevant la polémique.
Avec JA, le chef de l’État sénégalais évoque son bilan, à quelques semaines des législatives et à moins de deux ans de la présidentielle. Réélu en février 2019 avec 58 % des suffrages, « Macky », comme l’appellent ses compatriotes, entend frapper un grand coup lors des législatives. Ultime test électoral avant la présidentielle de 2024, ce scrutin a été préparé avec minutie par le président lui-même, contrairement aux élections locales de janvier dernier, qui ont vu l’opposition glaner quelques victoires hautement symboliques, notamment à Dakar. Le chef de Benno Bokk Yakaar (BBY) veut une large majorité à l’Assemblée, avoir les coudées franches, faire une démonstration de force politique. Et travailler, dès août prochain, avec un Premier ministre issu des rangs de sa coalition.