En annulant les décrets signés par Macky Sall, le président Bassirou Diomaye Faye a lancé "un signal fort sur le sort réservé à tous les actes administratifs et contractuels", a estimé Me Ciré Clédor Ly. Dans une tribune, l'avocat de Ousmane Sonko déclare : « L’état de droit, en tant que « charpente de toute société démocratique et pierre angulaire de tout développement, inspire la confiance, apaise les esprits, garantit la sécurité juridique et l’épanouissement dans tous les domaines de la vie ».
A quelques jours de son départ du pouvoir, le président Macky Sall, dont le mandat arrivait à terme le mardi 2 avril 2024, avait signé des décrets.
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Par conséquent, « en s’attaquant à l’anarchie juridique et aux injustices enrobées d’une fausse légalité » par le pouvoir sortant, « le tandem Diomaye-Ousmane qui a commencé par abroger les décrets de la dernière heure, a donné un signal fort sur le sort réservé à tous les actes administratifs et contractuels de dernières minutes ou post-électoraux savamment pensés et froidement exécutés pour des objectifs de déstabilisation socio-économiques ».
« Lesquels actes, qui lèsent les intérêts des citoyens, ne sont pas compatibles avec la bonne gouvernance et les intérêts de la nation, ou, puent la corruption à mille coudées, les délits d’initiés, le népotisme ou le favoritisme », ajoute-t-il. Pis, « ils ne relèvent pas seulement de l’inélégance ou de l’indélicatesse princière, mais de la haute trahison et méritent une mise en accusation, en raison des conséquences désastreuses qu’ils induisent si la nouvelle gouvernance ne trouve une parade rapide… sous peine de complicité et de recels de malfaiteurs engageant la responsabilité personnelle des États responsables et des chefs d’états receleurs ».
Les engagements internationaux (Convention de Vienne et de de Mérida) commande à « rendre justice au Sénégal et à tous ces peuples d’Afrique saignés par des prédateurs, les corrupteurs, les « blanchisseurs » d’argent sale, les criminels financiers et ceux qui ont commis des atteintes graves à la démocratie et à l’Etat de droit ». Selon lui, C’est véritablement l’heure de l’Afrique qui a sonné. Sous ce rapport, les nouvelles autorités « doivent avoir le soutien de tous les Sénégalais, de tous les panafricanistes et de toutes les personnes éprises de justice et de souveraineté dans la coopération multipolaire juste et équitable ».
Un soutien qui toutefois « doit bannir le criticisme, la critique hâtive et prématurée et appeler à davantage de tolérance » aux fins d’éviter les pièges des vaincus car « tout est à reconstruire et à présenter comme modèle de réussite ». D’importants mouvements ont été effectués lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) du vendredi 29 mars 2024, à quelques encablures de la passation de service et de l’installation du nouveau chef de l’État démocratiquement élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le 2 avril courant.
Des nominations ont été opérées au niveau de la Cour Suprême, de l’administration centrale et des Cour d’appel de Dakar, Thiès et Saint-Louis. Autant d’actes qui avaient heurté l’opinion publique qui avait relevé « le manque d’élégance républicaine sur fond de sabotage » du président sortant. Certaines d’entre ces nominations avaient soulevé un tollé dans l’espace public ; notamment la nomination du Magistrat Abdoulaye Ndiaye au poste de Premier président de la Cour suprême, par Macky Sall, en remplacement de Ciré Aly Bâ appelé à faire valoir ses droits à la retraite.
Egalement, le renouvellement du contrat de concession navale arrivé à terme du groupe portugais « Lisnave International », propriétaire des chantiers de réparation navale « DakarNave » fait toujours débat. La liste des sociétés publiques et parapubliques en cette fin de règne du président Macky Sall est loin d’être exhaustive.