Le récit poignant du journaliste Magatte Gaye, victime de violences policières

Un journaliste de l'AFP (Agence France-Presse) a été victime de violences policières ce mercredi, lors des manifestations aux abords de l'Université Cheikh Anta Diop. Dans le journal Les Echos, le reporter Magatte Gaye raconte sa mésaventure avec les forces de l'ordre.

Presse 1

"Coup de poings, insultes", le reporter de l'agence internationale a passé un sale quart d'heure avec les forces de l'ordre ce mercredi 29 mars. Le journaliste Magatte Gaye parti à la recherche de l'information s'est retrouvé avec des contusions musculaires et un certificat médical causé par un officier de police.

Dans son récit, le journaliste révèle avoir été agressé par un officier qui l'a violenté puis jeté dans un fourgon comme un "délinquant".

"J’étais avec des confrères devant l’Université Cheikh Anta Diop pour la couverture de la manifestation de l’opposition. L’officier est venu nous demander de nous déplacer, de ‘dégager’- sur un ton digne d’un policier sénégalais, nous reprochant d’avoir ‘filmé le dispositif’, ce qu’aucun journaliste ne faisait à ce moment-là.

Quand je suis arrivé à côté de lui, il a dit : ‘Ce n’est pas aux policiers de vous donner des informations, allez les chercher ailleurs’. Je lui ai rétorqué avec une grande courtoisie , sur un ton amical, ‘Non chef, on ne demande pas des infos aux policiers’. Ce qui s’en est suivi a été d’une brutalité et d’une violence inouïe. Devant mes confrères, l’officier m’a donné un coup sur la nuque, je me suis retourné, il m’a donné un autre coup et a demandé à ses ‘éléments’ de m’‘embarquer’", raconte t-il.

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"Dans leur fourgon, ses ‘éléments’ m’ont dit que je ne devais pas ‘répondre au chef’, qu’il fallait ‘obéir aux ordres et la fermer’. Et comme s’il n’en avait pas assez, le fameux officier m’a retrouvé dans le fourgon et m’a donné une rafale de coups de poings accompagnée d’insultes et d’insanités. Et pour boucler sa séance de boxe, il me dit : ‘Je ferai tout pour te déférer, tu verras’. Je lui ai dit ‘in shaa Allah’. Il m’a laissé dans le fourgon avec ses ‘éléments’ qui assuraient la suite du concert d’invectives".

"Quelques minutes après, un autre officier est venu, m’a demandé ce qui s’est passé, je lui ai tout raconté et il m’a libéré. Pendant toute cette scène, j’avais la fameuse ‘Carte nationale de presse’ autour du cou. Décidément, elle n’a servi à rien sur ce coup".

L'histoire de Magatte Gaye reflète le quotidien des journalistes reporters qui sont souvent confrontés à toutes sortes de violences surtout de la part des forces de l'ordre sur le terrain. Et ces bavures policières restent impunies malgré les séries de dénonciations.

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