De 65.000 à plus de 300.000 agents : l'administration sénégalais explose

Après plus de 30 ans passés dans les couloirs de la haute administration publique sénégalaise, Pathé Ndiaye partage ses mémoires. Dans un livre intitulé Leçons de vie d’un haut fonctionnaire au cœur de l’Etat, le quatrième Directeur du Bureau Organisation et Méthodes, (BOM, 1984 à 1995) et ancien Dg du Port autonome de Dakarvie, déplore, dans un entretien avec L'OBS? la pléthore d'agents au sein de l'administration.

"L’administration sénégalaise depuis 2000, a connu une croissance et un développement de ses structures et effectifs difficilement justifiables. On parle d’hypertrophie de l’administration publique sénégalaise. Processus à contre-courant de la volonté exprimée par tous les régimes libéraux qui se sont succédé depuis 2000, et même le régime socialiste de Abdou Diouf avec les politiques de désengagement de l’Etat et de privatisation des entreprises publiques", analyse-t-il.

"Pour parler simplement, il faut la «dégrossir» en redéfinissant les missions de l’Etat en fonction de la place à laisser au secteur privé national, soit délester l’Etat de certaines missions que le secteur privé est plus à même de prendre en charge. Les effectifs en personnel sont pléthoriques et ne correspondent pas à des besoins réels", recommande-t-il.

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Avant d'ajouter : "Il est difficilement compréhensible que ces effectifs soient passés de 65 000 agents en 2000 à plus de 300 000 (secteur parapublic y compris) en 2025. Le moyen le plus efficace pour identifier les chevauchements, lenteurs et lourdeurs est de faire un audit stratégique et organisationnel global de l’administration, pour la ramener à de plus justes proportions, tout en définissant le rôle et les missions de l’Etat, en tenant compte du rôle croissant du secteur privé et des missions à lui confier."