Manifestant tué à Colobane: cet homme revient sur le film du décès de Modou Gueye

Modou Gueye, un jeune commerçant ambulant a trouvé la mort lors des manifestations qui ont éclaté ce vendredi à Dakar. Son frère Baye Dame Gueye qui a assisté au drame, revient sur les faits.

Dame Gueye

Trois décès ont été enregistrés lors des manifestations qui ont éclaté ce vendredi un peu partout dans le pays. Parmi les victimes figurent un étudiant de l'UGB, un jeune commerçant domicilié à Guinaw Rails et un lycéen de 16 ans.

Nous allons nous intéresser sur le cas de Modou Gueye, le jeune commerçant qui a été atteint par balle sur l'autopont de Colobane.

Accompagné de son grand frère Baye Dame Gueye, Modou Gueye qui est commerçant avait quitté son domicile dans le but d'écouler des articles aux couleurs du Sénégal. Son certificat de genre de mort révèle qu'il est d’un "traumatisme thoraco-abdominal par arme à feu avec éclatement du foie ayant entraîné un choc hémorragique réfractaire malgré les moyens chirurgicaux et d’embolisation".

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Ses images inondent la toile surtout la vidéo où il était transporté par de jeunes manifestants qui procédaient à son évacuation à l'hôpital. D'après le récit de son grand frère, ils voulaient écouler leurs maillots aux couleurs nationales.

"Modou comme tous les commerçants, s'était approvisionnée en maillots et tenues de sport à l'approche de la Coupe d'Afrique des Nations. Des maillots de l'équipe nationale du Sénégal qui lui sont restés entre les mains avec l'élimination des Lions. Il avait un stock d'invendus et il a voulu profiter de la manifestation du vendredi pour les écouler", explique-t-il.

C'est la fin de la prière hebdomadaire du vendredi, qu'ils se sont rendue à la manifestation organisée par l'opposition et la société civile à la place de la Nation. Mais à leur arrivée, les forces de l'ordre commençaient à disperser la foule à coups de gaz lacrymogènes. Ils ont ainsi rebroussé chemin et ont choisi de passer par l'autopont de Colobane qui surplombe la voie ferrée afin d'aller prendre le Train Express Régional (TER) et retourner à Guinaw-Rails.

"C'est pendant la traversée du pont Colobane qu'il a crié mon nom, m'apprenant qu'il a été atteint par une balle. Ses mots résonnent encore dans ma tête. Il m'a dit : ‘Mame Dame j'ai été atteint’. Celui qui a tiré sur mon frère ne lui a laissé aucune chance. Il lui a tiré à bout portant. Quand j'ai soulevé ses habits, j'ai vu un énorme trou et j'ai constaté que la balle lui a perforé le corps pour sortir à l'arrière", raconte-t-il.

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