Culture : Ottobah Cugoano, premier auteur antiesclavagiste noir

Ottabah Cugoano, plus connu sous le nom de John Stuart, est né dans l’actuel Ghana, en 1757. A l’âge de 13 ans, Il est enlevé puis réduit à l’esclavage. Il travaille 10 mois à la Grenade, puis est transporté dans diverses îles des Caraïbes.

Cuobna Ottobah Cugano

Acheté en 1772 par Alexander Campbell qui l’emmène en Angleterre, il est en 1784 employé comme domestique par les artistes Richard Cosway et son épouse Maria Cosway à qui il doit la liberté.

Quobna Ottobah Cugoano (né dans l’actuel Ghana en 1757 - mort en Angleterre vers 1801) était un esclave d'origine africaine. Enlevé à l’âge de treize ans, il sert comme esclave à la Grenade avant d’être amené en Angleterre, où il est libéré. Baptisé sous le nom de John Stuart en 1773 et employé comme domestique du premier peintre du prince de Galles à compter de cette date, il se fait, par l’écriture, le porte-parole des esclaves africains, en publiant ses Réflexions sur l'esclavage des Nègres (1787).

Engagé pour la libération des esclaves noirs, Ottobah Cugoano publie à Londres la première œuvre rédigée par un Noir : « Thoughts and Sentiments on the Evil and Wicked Traffic of the Slavery and Commerce of the Human Species », et devient l’un des porte–parole des esclaves africains. Il écrit alors ces propos révolutionnaires pour l’époque :

« Les hommes éclairés et réfléchis doivent savoir que la couleur ne peut être une marque de malédiction originelle et imprimée plus particulièrement sur les Africains que sur aucun autre peuple. Ainsi, il n’y a pas plus de prétextes pour réduire un Nègre à l’esclavage que pour réduire un Blanc. […] Les fauteurs de la servitude disent pour défendre leur cause, que les hommes de tous les temps et tous les lieux ont eu des esclaves. Mais cela ne justifie pas l’esclavage, cela ne prouve pas qu’il est conforme à la vraie nature de la société humaine ».

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Devenu chrétien, il rédige des travaux en lien avec la religion. Ses écrits appellent à l’abolition de l’esclavage et à l’émancipation immédiate de tous les esclaves. Il est épaulé dans son combat par ses amis abolitionnistes, comme Olaudah Equiano, l'auteur de la première autobiographie rédigée par un Noir, et forme une société abolitionniste nommée The Sons of Africa dont les membres écrivent régulièrement aux journaux de l’époque.

Puis, il publie, deux ans après ses Réflexions, un long récit bouleversant retraçant sa captivité qui deviendra, précise Elsa Dorlin dans son avant-propos, « l'un des plus importants plaidoyers en faveur de l'abolition de l'esclavage ». Grâce aux Cosway, il attire l'attention des principales personnalités politiques et culturelles britanniques de l'époque, dont le poète William Blake, et le Prince de Galles.

En 1786, il joue un rôle clé dans l'affaire Henry Demane, un homme noir kidnappé qui devait être renvoyé aux Antilles. Cugoano a contacté Granville Sharp, un célèbre abolitionniste, qui a pu empêcher le départ de Demane vers les Antilles.

Les travaux de Cugoano ont été envoyés au roi George III, Prince de Galles, et à Edmund Burke un homme politique de premier plan. George III, ainsi qu'une grande partie de la famille royale, sont restés opposés à l'abolition de la traite des esclaves. Quatre ans plus tard, en 1791, Cugoano publie une version plus courte de son livre, adressée aux « Sons of Africa ». Dans ce document, il exprime sa joie face à l’échec de l'établissement d'une colonie esclavagiste en Sierra Leone, qui devient par ailleurs une terre d'accueil d'anciens esclaves affranchis.

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