Néfertiti : portrait d'une grande reine ! (Découverte)

Grande épouse royale du pharaon Akhenaton, Néfertiti a de tout temps été glorifiée pour sa beauté. Mais les égyptologues contemporains s’intéressent à un autre aspect de sa vie : sa capacité à tirer les ficelles du pouvoir.

Egypt wants a 3,000-year-old bust of Nefertiti back from Germany

Néfertiti, grande femme royale d’Amenothep IV (mieux connu sous le nom d’Akhenaton, qu’il a adopté plus tard dans sa vie), est une des figures les plus mystérieuses de l’Histoire et une de celles ayant le plus fait l’objet de louanges. Une multitude de passages dithyrambiques s’attardent sur son éclat, comme celui-ci, inscrit sur une stèle d’Amarna : « Éminence parmi les éminences de la noblesse, immense en son palais, d’allure sublime, belle à la double plume, maîtresse de joie unie à la grâce, dont on se réjouit d’entendre la voix, grande épouse du roi, sa bien-aimée, grande maîtresse des deux terres, Neferneferuaten, Néfertiti, immortelle pour l’éternité ! »

Bien que les descriptions de la reine Néfertiti soient à n’en pas douter exagérées, les déclarations sur sa beauté et son « allure sublime » semblent corroborées par les portraits qui nous sont parvenus. L’un d’eux en particulier, le fameux buste de Néfertiti, est devenu un symbole de la beauté féminine. Après plus de trois millénaires dans l’obscurité, sa découverte au début du 20e siècle a apporté à l’ancienne reine une notoriété mondiale.

  • Un profil célèbre !

La gloire de Néfertiti a refait surface le 6 décembre 1912 lorsqu’un archéologue allemand, Ludwig Borchardt, a découvert un buste à son effigie dans les ruines d’Amarna. Ce buste, dont on considère qu’il est une des représentations les plus éblouissantes et les plus célèbres datant de l’Antiquité, semble être l’incarnation matérielle du nom de la reine, qu’on pourrait traduire par « la belle-venue ».

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Ludwig Borchardt a découvert le buste en fouillant l’intérieur de l’atelier d’un sculpteur de la cour. Le chef-d’œuvre avait été extraordinairement bien préservé lors de ses 3 000 années passées sous terre. « Des couleurs comme si on venait juste de la peindre. Un travail absolument exceptionnel. Description inutile, il faut le voir », écrivait-il d’ailleurs dans son journal de fouilles. Les pommettes hautes, la nuque gracile et l’expression animée de cette femme dont on ne serait pas étonné qu’elle se mette soudain à respirer et à s’animer, inscrivent ce buste au panthéon de l’art égyptien.

Qui était Néfertiti ?

Les archives détaillées de la vie de Néfertiti sont pour le moins fragmentées. On ne connaît ni sa date de naissance ni celle de son décès. Grâce au travail des historiens, on sait tout juste qu’elle grandit au sein de la cour royale égyptienne sans jamais d’ailleurs revendiquer de lignée. Son enfance est privilégiée, elle vit entourée des splendeurs et des rituels du long règne d’Amenothep III. Sous le règne de ce dernier, l’Égypte connaît fortune et stabilité. Elle épouse l’héritier du trône à l’adolescence, quoique certains pensent que ce mariage a eu lieu avant. Amenothep IV succède à son père à l’approche de la trentaine. Néfertiti deviendra grande épouse royale quatre ans plus tard.

Après environ cinq années au pouvoir, Amenhotep IV devient Akhenaton (« celui qui est bénéfique à Aton »). Néfertiti jouit d’un statut et d’une visibilité qu’aucune autre femme n’a connu dans l’histoire égyptienne ; elle infuse l’art, la statuaire et on la représente même sur les bâtiments. Mais surtout, elle devient ce que l’égyptologue Kara Cooney appelle sa « prêtresse en chef et muse idéologique ». Dans le cadre des changements religieux qui interviennent, elle reçoit elle aussi un nouveau nom : Neferneferuaten Néfertiti, qui signifie « beauté des beautés d’Aton, la belle-venue ».

Pour que sa nouvelle religion prenne racine, Akhenaton a besoin de Néfertiti. Il en fait son égal dans le culte d’Aton, lui accorde plus d’honneurs qu’aucune autre reine avant elle et lui dédie même un temple. Leur première fille, Mérytaton, naît au début de leur mariage et aura droit à cinq sœurs. Leurs enfants sont un des sujets de prédilection des artistes de la cour, car ils sont la manifestation corporelle de leur union sacrée, bénie par Aton, dont le culte est désormais exclusif. Dans les œuvres d’art qui représentent la famille royale ensemble, le disque solaire Aton illumine chacun de ses membres.

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