Dans son message publié sur Telegram, le groupe État islamique a indiqué que deux de ses membres ont « activé leur ceinture explosive » au milieu « d'un grand rassemblement d'apostats, près de la tombe de leur leader "Qassem Soleimani" hier à Kerman, dans le sud de l'Iran ». L'organisation jihadiste, qui considère les musulmans chiites, majoritaire en Iran, comme des renégats, a inscrit cette opération dans le cadre d'une campagne baptisée « Et tuez-les partout où vous les trouvez », selon le communiqué. Quelques minutes avant la revendication, l'EI avait diffusé un enregistrement audio de son porte-parole affirmant que cette campagne était menée « en soutien aux musulmans où qu'ils se trouvent, notamment en Palestine ».
L'organisation terroriste a revendiqué ce jeudi 4 janvier via la messagerie Telegram le double attentat qui a fait la veille plus de 80 morts et près de 300 blessés lors d'une cérémonie d'hommage au général Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine en 2020.
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L'attentat a eu lieu près de la mosquée Saheb al-Zaman qui abrite la tombe du général Soleimani tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak. Qassem Soleimani était un homme clé de la République islamique et l'une des personnalités les plus populaires du pays. Déclaré « martyr vivant » par l'ayatollah Ali Khamenei, alors qu'il était encore en vie, Soleimani était célébré pour son rôle dans la défaite de l'EI en Irak et en Syrie.
Un premier bilan de plus de 100 morts a été revu à la baisse jeudi par le chef des services d'urgence du pays, Jafar Miadfar, qui a fait état de 84 personnes tuées et 284 blessées. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière dans le pays depuis 1978, quand un incendie criminel avait fait au moins 377 morts dans un cinéma d'Abadan, selon les archives de l'Agence France-Presse.
L'attentat étant survenu dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit en octobre entre Israël et le Hamas, des responsables iraniens avaient aussitôt pointé du doigt Israël et les États-Unis. Le président iranien Ebrahim Raissi avait même affirmé que l’État hébreu paierait un prix fort pour ses crimes.
Le département d'État américain avait jugé « absurde » toute suggestion d'une implication de Washington ou Tel Aviv dans ce qui « ressemble à une attaque terroriste, le genre de chose que l'EI a fait par le passé », selon un haut responsable américain s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Ennemi juré de l'Iran, Israël n'a pour sa part pas commenté l'attentat. « Nous sommes concentrés sur les combats avec le Hamas » dans le territoire palestinien de la bande de Gaza, a indiqué le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari.