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Blaise Compaoré n'a pas péri par les armes mais le voilà sous le coup d'une condamnation qui va lui peser toute la vie durant.
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L’ancien président burkinabé a longuement parlé par les armes, tenant son pays d'une main de fer, avec beaucoup d'autorité un signe propre à ceux-là qui se croient éternels. De 1987 année de la mort de Thomas Sankara à 2014, il n’avait jamais imaginé qu'un jour il ferait face au tribunal des hommes avant celui de Dieu. Certes il est condamné par contumace à la prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat de Sankara, mais on imagine sa grande peine, sa tristesse et son mal-être qui le poursuivent .
Sa conscience était déjà dans les geôles de la honte. En Côte d’Ivoire où il vit reclus, le « beau Blaise » n’est que l’ombre de lui-même. Ses rares apparitions font voir un homme diminué, seul et malheureux. Il vivra ainsi le reste de sa vie. Le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando connaîtra le même sort. Il est lui aussi victime de ses propres turpitudes, d’un aveuglement qui l’a poussé à participer à l’irréparable « mise en fin » d’une vie si utile.
Lui aussi a la lâcheté de prendre la poudre d’escampette comme son mentor. C’est la fin définitive d’une gloire, de moments de grâce marqués par des excès et de la folie du pouvoir. Le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée lors du putsch de 1987, est certainement moins chanceux que ses camarades d’infortune. Il va continuer à occuper la prison où il séjourne depuis 2015. N’est-il pas plus digne lui, qui a toujours dit tout son engagement à être à la disposition de la justice de son pays ?
Une constance : tous les tueurs de Sankara sont dans les poubelles de l’histoire. On ne retiendra que leur petitesse, leur suffisance, leur cruauté, leur bestialité, leurs crimes et châtiments. Un constat : Sankara est dans l’Histoire. Il y reste pour l’éternité. Il a été partout immortalisé au-delà de son propre pays. C’est un héros africain qui inspire beaucoup de générations, une référence sur tous les plans. Moralité : Le mal ne triomphera jamais devant le bien.