Une posture qui se heurte à l’engagement et la ferme détermination de ceux qui se sentent blessés dans leur chair et leur foi. Un choc des extrêmes. Deux visions qui se heurtent dans un monde complètement fou. Cet agresseur a ainsi agi comme l’avaient fait les auteurs des attentats contre Charlie Hebdo en 2015 en France. Oui ce choc ne peut enfanter que le détestable : l’horrible bêtise.
On ne sait pas si Salman Rushdie va succomber ou non à ses blessures après l'attaque au couteau dont il a été victime à New York aux États-Unis, mais ce qui est constant est que sa détermination à continuer de défendre son œuvre dans la satire et l'irrévérence est restée intacte jusqu'ici en dépit d'une fatwa prononcée depuis 1988.
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Ceux qui avaient décimé la Rédaction de Charlie Hebdo étaient guidés par un esprit de vengeance. Nos confrères avaient, à plusieurs reprises, fait montre d’audace et d’impertinence en raillant le Prophète de l’Islam, sensibilité de toute une communauté de musulmans. Celle-ci a toujours bruyamment exprimé son indignation face à des publications trop osées et souvent iconoclastes aux yeux de croyants ahuris et atteints dans leur foi.
Mais en Occident, il est, paraît-il, «interdit d’interdire». Dès lors, pour Charlie, l’Islam et son Prophète sont même devenus un fonds de commerce qui participe au renforcement de la notoriété du canard. Avec Rushdie auteur des «Versets sataniques» , c’est la liberté sans limites des «fous de la plume» qui s’est heurtée à l’intolérance sans limites des «fous de Dieu». Une certaine éthique professionnelle contre une certaine éthique de la foi. Ce qui devait arriver arriva.